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Un marqueur idéologique

Actu | publié le : 01.11.2011 | Éric Béal

Entre loi Tepa et réforme du temps de travail, les 35 heures ont pris du plomb dans l’aile. Mais le sujet divise à droite comme à gauche.

Il faut laisser les gens travailler plus pour gagner plus, c’est mon programme. […] Moi je veux être le candidat du travail. » En ce début d’année 2007, Nicolas Sarkozy vient de trouver le slogan qui le portera à la présidence de la République. C’est à la fois le procès des 35 heures et du partage du travail institués par le gouvernement Jospin quelques années plus tôt, et la promesse faite aux petits salaires de bénéficier d’heures supplémentaires défiscalisées et mieux payées.

Une fois élu, le nouveau président cherche à traduire rapidement ce slogan dans les faits. Dès août 2007, le gouvernement fait adopter la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (Tepa) afin de concrétiser, entre autres, la défiscalisation des heures supplémentaires. Début 2008, Nicolas Sarkozy répond « oui » à un journaliste qui lui demande s’il souhaite que l’année 2008 soit celle de la fin des 35 heures. Et le 20 août 2008 le Parlement vote la loi « portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail » qui allège les contraintes des entreprises sur la durée du travail. Reste que la durée officielle du travail est toujours fixée à 35 heures par semaine. Et le président de la République a clairement nuancé sa position. En novembre 2008, il précise au cours d’une intervention télévisée que la question « n’est pas de supprimer les 35 heures mais d’arriver au plein-emploi. Je ne veux pas revenir sur un acquis social ». Un biais qui lui évite d’admettre que les grandes entreprises n’ont pas envie de revenir en arrière. La plupart d’entre elles sont satisfaites de l’équilibre entre augmentation de la productivité et diminution du temps travaillé qu’elles ont trouvé avec leurs partenaires sociaux.

Pour autant le débat sur la RTT rebondit début 2011. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, relance l’idée d’abroger les 35 heures, appuyé par Manuel Valls, candidat à l’investiture du PS. Polémique assurée au sein de la gauche. Mais, à droite, la RTT divise aussi. Xavier Bertrand estime que la suppression des 35 heures est une mauvaise idée car « les salariés y perdent dans la minute sur leur fiche de paie et parce que les heures supplémentaires ne sont plus payées 25 % de plus ». Le temps de travail, un sujet à éviter pour les deux grandes formations politiques ?

Auteur

  • Éric Béal