Fin septembre et début octobre, la CGT Cheminots a lancé une vaste opération de recrutement à travers toute la France. De Dijon à Lille, de Paris-Saint-Lazare à Rennes, des dizaines de gares ont vu fleurir des stands aux couleurs de la CGT. Objectif : récupérer le maximum de candidatures pour des postes à la SNCF. « La direction met tout en place pour ne pas pourvoir les postes qu’on a gagnés. Alors on l’aide. Contrairement à ce qu’elle raconte, une bonne partie des gens se disent prêts à travailler la nuit ou le dimanche », explique Nicolas Lestoquoy, secrétaire du syndicat CGT de Saint-Pierre-des-Corps. Ses troupes ont récolté 330 CV, celles d’Orléans, Vierzon et Bourges environ la moitié. Soit près de 500 candidatures qui, une fois triées, seront remises aux services RH de la région. Dupliquée sur tout le territoire, l’opération devrait aboutir à une moisson de plusieurs milliers de CV.

Des candidatures dont la direction dit n’avoir aucun besoin. Selon ses chiffres, sur les 5 500 embauches prévues en 2011, plus de 4 200 avaient été réalisées fin septembre, sans compter le millier d’autres en cours. « Le meilleur service que la CGT puisse rendre aux candidats, c’est de les orienter vers notre site Web, qui constitue notre canal unique de recrutement. On y reçoit chaque année de 300 000 à 400 000 CV », assure Vincent Renet, responsable du recrutement des personnels non cadres. Le DRH a d’ailleurs écrit au syndicat pour le ramener à la raison. Sans succès.

Côté RH, on se veut prudents, dans l’attente des fameux CV : « On les regardera. On aura encore des besoins en 2012. » Si la SNCF décide d’y donner suite, il lui faudra remettre les offres dans le circuit classique. En évitant les discriminations ou le favoritisme. Dans le cas contraire, la CGT devra gérer les faux espoirs générés. Un vrai risque : pas sûr que la direction ait envie de lui offrir sur un plateau de futurs électeurs !