Air liquide souhaitait fidéliser ses techniciens et chercheurs. En 2003, l’entreprise met en place un système de reconnaissance de leurs compétences baptisé technical career ladder (TCL). L’objectif est d’offrir aux meilleurs d’autres débouchés qu’un poste managérial. « En échange d’une rémunération plus élevée, les experts identifiés via le TCL devront consacrer du temps à des projets d’innovation, assurer un rôle de tuteurs et participer à des séminaires ou à des colloques », indique François Abrial, DRH du groupe Air liquide. De nouvelles tâches dont tiendra compte leur manager pour les évaluer.

Une quinzaine de comités de sélection – chacun correspondant à une expertise que le groupe souhaite développer – se réunit une fois par an pour identifier les heureux élus. Composés d’experts techniques, de responsables RH et d’opérationnels issus de différentes filiales, ils statuent sur des candidats préalablement signalés par leur n + 1. Un examen sur dossier, une rencontre avec les membres du jury et une décision à l’unanimité sont nécessaires à l’attribution du grade d’expert TCL. « Au-delà de sa technique, le futur expert TCL doit être en mesure de transmettre sa passion et son savoir », explique François Abrial. Une fois intégrés, les TCL peuvent monter les échelons au niveau local (trois grades) puis à l’étranger (trois grades également).

Le dispositif a été bien accueilli par les syndicats mais son application interroge. Le grade TCL ne recoupe pas forcément les statuts prévus dans la convention collective. « J’ai obtenu de nouvelles responsabilités, mais pas de garanties sur mon évolution de carrière », déplore un expert TCL. À ce jour, sur les 44 000 salariés du groupe, 1 500 salariés ont intégré le dispositif. Un contingent qui peut grossir.