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Un plan d’action décevant

Actu | publié le : 01.10.2011 | Laure Dumont

Soutien à l’alternance, création du service civique et du RSA jeunes : les mesures prises en 2009 n’ont pas porté leurs fruits.

Avignon, 29 septembre 2009 : Nicolas Sarkozy présente son plan « Agir pour la jeunesse ». « Je vais faire ce que la gauche aurait dû faire depuis longtemps », avait prévenu le chef de l’État. L’exercice est périlleux puisqu’il s’agit pour lui d’envoyer un signal en direction d’une jeunesse qui ne lui est pas vraiment favorable, mais dont il reconnaît la fragilité et la précarisation croissante dans une conjoncture difficile, sans verser dans une politique d’assistanat qui lui vaudrait les foudres de sa majorité.

Ce plan s’inspire des 50 propositions du Livre vert élaboré à l’issue d’une concertation menée sous la houlette de Martin Hirsch, qui est passé en janvier 2009 du Haut Commissariat aux solidarités actives au Haut Commissariat à la jeunesse. Le soutien à l’alternance, la création du service civique et surtout le RSA jeunes sont les trois mesures phares de ce programme doté de 500 millions d’euros. Deux ans après, que reste-t-il de ces intentions ?

À l’issue des six mois de négociation des partenaires sociaux sur l’emploi des jeunes, la loi Cherpion, votée le 28 juillet, vient renforcer l’alternance : elle développe par exemple le dispositif au-delà du bac et fait passer de 3 % à 4 % le quota d’alternants pour les entreprises. Trop timide, jugent ses détracteurs. Les employeurs, notamment, grognent, un peu affolés par l’augmentation des seuils et la faisabilité au moment où la crise bat son plein. De fait, alors que le gouvernement affichait au départ un objectif de 600 000 alternants, porté à 800 000 en 2015, ces contrats aidés ont plutôt baissé dans la période.

Le RSA jeunes, pour sa part, a suscité la déception, les conditions d’attribution étant jugées trop contraignantes. En 2010, 7 000 dossiers ont été retenus. Là encore, on est bien loin des prévisions du chef de l’État qui envisageait dans un premier temps 200 000 bénéficiaires potentiels. Reste le service civique, qui a séduit 10 000 jeunes investis dans une mission d’intérêt général dans le secteur non lucratif, pour 540 euros mensuels. En juillet, Nicolas Sarkozy chargeait Alain Joyandet, député UMP, d’une mission pour le développement de l’emploi des jeunes afin de préciser notamment comment faciliter l’accès au premier emploi. Un aveu d’échec ou la continuité dans l’effort ?

Auteur

  • Laure Dumont