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Flexibilité à l’italienne

Actu | Ailleurs | publié le : 01.10.2011 | Philippe Guérard

À la faveur de l’austérité, le Cavaliere assouplit le licenciement.

La rigueur économique prend parfois une drôle de tournure. Ainsi, en Italie, le gouvernement Berlusconi vient de réformer le droit du travail, à la faveur de deux plans d’austérité successifs échafaudés en catastrophe durant l’été, pour un montant astronomique de 144 milliards d’euros. Le Cavaliere a entendu les revendications du patronat en faveur de la flexibilité : il a décidé de généraliser ce que Fiat a pratiqué l’an dernier dans ses usines de Turin et de Naples, à savoir la mise en place d’accords d’entreprise dérogeant à la convention collective.

Voilà pour le principe. Dans les faits, il sera dorénavant possible d’assouplir les règles locales de licenciement, sous réserve d’obtenir l’accord d’une majorité de syndicats représentatifs. L’idée est de supprimer l’obligation faite aux employeurs de réintégrer les salariés reconnus victimes de licenciement abusif et de permettre, à la place, le versement d’une indemnité. Une façon de légaliser rétroactivement les initiatives de Fiat, sachant qu’entre-temps la Confindustria, le Medef transalpin, avait réussi à faire signer un accord-cadre en ce sens avec toutes les confédérations syndicales, fin juin. La première d’entre elles, la CGIL, s’en mord les doigts. « C’est une réforme honteuse et injuste, avec un flou total sur les critères de représentativité », a dénoncé sa secrétaire générale, Susanna Camusso, lors d’une grande manifestation, début septembre.

La Fédération de la métallurgie Fiom en appelle au président de la République, Giorgio Napolitano, pour que cette disposition soit annulée. Au printemps 2010, celui-ci avait posé son veto à une réforme du même tonneau.

Auteur

  • Philippe Guérard