Les postiers seront les premiers fonctionnaires à bénéficier d’un contrat collectif obligatoire de complémentaire santé, à partir du 1^er janvier 2012. Tous les syndicats sauf la CGT ont signé l’accord historique le mettant en place pour les 135 000 fonctionnaires de l’entreprise lors du conseil d’admi­nistration du 7 juillet. Depuis 2006, les 100 000 salariés contractuels de La Poste bénéficient déjà d’un contrat santé prévoyance collectif. « Nous avons toujours à cœur de trouver les dispositifs communs pour les salariés et les fonctionnaires », commente Foucauld Lestienne, directeur délégué aux RH de La Poste. Mais c’est à l’initiative de la CFDT que le dispositif a été élaboré : l’an dernier, elle a insisté pour que la loi sur le changement de statut de La Poste intègre la création de ce contrat pour les fonctionnaires. L’entreprise prévoit un budget de 67 millions d’euros par an pour sa participation à la cotisation, de 60 % pour les non-cadres et de 50 % pour les cadres, comme pour les contractuels.

« Par rapport au contrat individuel auquel les fonctionnaires souscrivent aujourd’hui, le gain est estimé, en moyenne, à 57 euros par mois », se félicite Alain Barreau, de la CFDT. Une économie permise par les exonérations et l’exclusion des retraités du dispositif. D’ailleurs, c’est pour cette dernière raison que la CGT, qui représente 33 % des postiers, a rejeté l’accord. « Pour la solidarité intergénérationnelle, La Poste nous renvoie simplement négocier avec La Mutuelle générale », regrette Claude Quinquis, de la CGT. C’est en effet la mutuelle historique de La Poste, qui couvre 90 % des employés, qui a aussi été choisie pour les fonctionnaires. Second regret de la CGT, partagé par SUD : le contrat ne prend pas en compte la prévoyance, qui reste individuelle, « alors que vu la pyramide des âges, elle va coûter de plus en plus », déplore Claude Quinquis.