Le chef Régis Marcon proposait récemment dans un Livre blanc neuf actions pour attirer des jeunes vers l’hôtellerie-restauration et stimuler l’alternance. Qu’en pensez-vous ?

L’Opca a participé aux groupes de travail de Régis Marcon. Nous avons pu y glisser des idées, notamment autour de l’information et de l’orientation des jeunes. Notre secteur manque cruellement de main-d’œuvre. Nous estimons cette pénurie à 200 000 personnes. Il faut résoudre ce casse-tête et nos professionnels doivent aller chercher ces jeunes là où ils sont.

Comment la profession s’adresse-t-elle aux jeunes ?

Nous voulons être les premiers prescripteurs. Nos métiers ne sont pas toujours très valorisés. La région Bretagne a lancé un concept d’ambassadeur des métiers il y a quelques années. Le Fafih a racheté le label et finance une formation spécifique. Six régions ont formé jusqu’ici des ambassadeurs, professionnels et partenaires sociaux.

Quels autres outils proposez-vous aux entreprises ?

Nous visons les jeunes décrocheurs, en échec dans l’enseignement supérieur ou sortis du système sans qualification. Pour eux, le Fafih promeut les certificats de qualification professionnelle. Ces formations, plus courtes, peuvent être une réponse aux décrocheurs. Pour chaque personne entrant dans un parcours, le Fafih met à dispo­sition des entreprises et des organismes de formation un outil d’évaluation des compétences clés et des compétences techniques pour individualiser les formations.

Régis Marcon propose de renforcer la formation des professionnels.

Depuis 2010, nous avons rendu obligatoire la formation des tuteurs encadrant les 10 000 jeunes en contrat de professionnalisation. À la rentrée, la commission mixte paritaire de la branche doit initier la même démarche pour les maîtres d’apprentissage. Par ailleurs, les enseignants se déprofessionnalisent très vite s’ils sont trop longtemps déconnectés du terrain. Nous réfléchissons à la création d’un CQP de formateur de CFA.