Selon l’enquête « besoins en main-d’œuvre » menée par Pôle emploi et le Credoc auprès des employeurs, les projets de recrutement en France seront plus nombreux en 2011, mais les difficultés se renforcent. Pour cette année, 1 542 400 projets d’embauche ont été recensés, soit une hausse de 1,1 % en un an. Industrie, services aux personnes et aux entreprises participent à cette augmentation. En revanche, l’agriculture, le commerce et la construction affichent une baisse des intentions de recrutement comprise entre 5,5 % et 11,2 %. Avec 41,8 % des intentions de recrutement, les services aux particuliers demeurent le plus important réservoir d’emplois, devant les services aux entreprises (22,9 %). Parmi les profils les plus recherchés figurent les serveurs et les apprentis de cuisine dans l’hôtellerie-restauration, les animateurs socioculturels, les aides à domicile, mais aussi les agents d’entretien et les ingénieurs et cadres informatiques. Plusieurs métiers du domaine agricole (viticulteurs, arboriculteurs…) font également partie des profils les plus demandés. Les recrutements prévus sont le plus souvent en CDI (45,3 % des intentions d’embauche) sur la base d’une création de poste ou en remplacement d’un départ d’un salarié. Près d’un employeur sur deux (46,2 %) ayant un projet de recrutement cette année déclare toutefois rencontrer des difficultés à le mettre en œuvre, qui tiennent essentiellement au profil inadéquat du candidat (manque d’expérience, de diplômes…) ou à la pénurie de postulants. Mais un tiers des employeurs admettent que les conditions générales de travail (distance du lieu de travail, horaires, pénibilité, salaire…) peuvent occasionner des complications dans leur recrutement.

D’après l’enquête « génération » du Cereq menée en 2010 auprès de jeunes sortis de formation initiale en 2007, la crise économique a renforcé leurs difficultés d’accès à l’emploi. Après trois ans de vie active, 16 % d’entre eux sont au chômage, soit 4 points de plus que ceux sortis de l’école en 2004. Cette proportion atteint 32 % chez les non-diplômés. Alors qu’en moyenne 72 % des jeunes sortis en 2007 travaillent, ils ne sont que 49 % des non-diplômés à être en emploi, et le plus « souvent sur des contrats précaires » note le Cereq. En revanche, parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, 85 % ont un emploi et leur taux de chômage ne dépasse pas 9 %. Les jeunes sortis de l’apprentissage se débrouillent mieux que ceux ayant suivila« voiescolaire ». Ils sont plus souvent en CDI et ils touchent, pour les sortants de l’enseignement supérieur, un salaire médian plus élevé.

Contrairement aux idées reçues, Paris n’est pas forcément un bassin d’emploi favorisant l’accès à l’emploi, selon une étude du CEE. Les demandeurs d’emploi à Paris connaissent la durée de chômage la plus longue du territoire métropolitain. Une part de l’explication tient au fait que les cadres et les plus de 50 ans sont surreprésentés parmi les demandeurs d’emploi franciliens. Or, en Ile-de-France, ils mettent plus de temps que la moyenne à retrouver un emploi. Une autre part de l’explication tient à l’inadéquation entre les qualifications offertes et celles demandées localement. En outre, en Ile-de-France,les offres d’emploi sont nombreuses,mais elles sont souvent localisées en périphérie de l’agglomération parisienne. De sorte qu’il vaut mieux résider en petite ou en grande couronne si l’on veut rester moins longtemps en recherche d’emploi. Sauf à être totalement mobile.