Le marché des contrats de branche en santé et en prévoyance collective attise les convoitises. Deux partenariats viennent ainsi de voir le jour afin de permettre à deux poids lourds du marché de la santé individuelle – Covéa et Macif – d’y faire une percée. Le conseil d’administration paritaire de l’Apgis, institution de prévoyance qui gère notamment les contrats collectifs de Carrefour, a officiellement demandé à s’affilier à Covéa, la structure qui réunit MMA, la Maaf et la GMF. Une façon de « profiter de la puissance commerciale et financière du groupe tout en maintenant notre autonomie de décision », explique Jean-Pascal Labbé, de l’Apgis.

De son côté, la Macif vient de concrétiser son alliance avec AG2R La Mondiale au sein de l’Icirs, l’institution de prévoyance du groupe mutualiste, dans le dessein de réaliser 170 millions d’euros de chiffre d’affaires en cinq ans, notamment dans le secteur de l’économie sociale et du commerce de détail. Principal objectif de ces mutuelles d’assurance, selon Didier Bazzocchi, directeur général délégué à la santé de Covéa : « Bénéficier du savoir-faire des institutions paritaires dans les contrats collectifs », alors que la multiplication des contrats de branche entraîne des résiliations massives de contrats individuels. Les groupes paritaires espèrent, eux, profiter des réseaux mutualistes de distribution, notamment pour prospecter les entreprises des branches où ils sont désignés.

Mais encore faut-il que ces alliances soient adoubées par les partenaires sociaux, inflexibles notamment sur le maintien d’une gouvernance paritaire. Si AG2R et la Macif s’y sont pliées, certains s’inquiètent d’une dilution à terme de l’Apgis dans Covéa. Les partenaires sociaux ont d’ailleurs décidé d’y regarder de plus près.