Ambitieuse, la revue publie un numéro qui s’articule autour du travail informel. Stephen Bouquin et Isabel Georges, qui introduisent le dossier, considèrent que le travail informel n’est pas un problème réservé aux pays en développement et du Sud et veulent mettre au jour, « derrière les processus d’informalisation et de précarisation, la persistance du travail de subsistance ». Suit une série sur les métamorphoses de la précarité, en France notamment, en Inde avec les activités informelles dans le textile, chez les coursiers argentins et chez les commerçants mourides du Sénégal. Un numéro éclectique et rigoureux qui répond aux objectifs de ses initiateurs.
Les Mondes du travail, semestriel, printemps-été 2011, 15 euros.
Un thème inépuisable, celui du temps de travail, mobilise les experts de la revue, qui privilégient l’angle de la gestion des ressources humaines. Un débat de spécialistes aborde le problème de la synchronisation entre l’individuel et le collectif. Sana Guerfel-Henda analyse l’aménagement du temps de travail au travers de cinq cas d’entreprises françaises : l’auteure souligne la « complexification » et la formalisation des règles induites par les accords négociés dans le cadre de la RTT. C’est notamment par ce biais que la réduction du temps de travail s’est souvent traduite par une augmentation de la charge de travail de certains cadres, en particulier ceux de proximité, qui ont à gérer le temps de leurs collaborateurs. D’autres articles traitent du temps de travail sur la durée de la vie et ses conséquences sur la carrière ou le vieillissement.
Humanisme et entreprise, mars-avril 2011.
Pas de dossier spécifique dans cette livraison mais plusieurs articles sur des points très divers du Code du travail, allant du licenciement dans la SAS au limogeage de l’entraîneur de football. Yves Rousseau consacre un article aux réformes comparées de l’Apec, de l’Afpa et sur le financement de Pôle emploi par l’Unedic. Son étude a le mérite de montrer comment la problématique européenne vient de plus en plus interférer avec des dossiers qui semblent pourtant de la seule compétence de l’État et des partenaires sociaux.
Droit social, avril 2011.
La ville, le théâtre, la désobéissance civile : le menu printanier de cette revue, toujours fidèle à sa vocation de critique sociale, se veut lui aussi très éclectique. « Brossant alternativement les champs de la théorie politique, de l’art, du travail social, de la désobéissance civile, des organisations microcommunautaires, des luttes urbaines ou de celles des “sans” », explique l’introduction de ce dossier gigogne, tous les articles sont censés converger vers un « état des lieux des négociations critiques avec le capitalisme et des formes d’organisations alternatives qui tentent de se développer ».
Mouvements, printemps 2011.
