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Politique sociale

La CEOE reprend le dialogue

Politique sociale | publié le : 01.03.2011 | Cécile Thibaud

Tout juste élu à la présidence de la confédération patronale CEOE, le 21 décembre dernier, Juan Rosell, s’est assis à la table de négociations avec les leaders syndicaux et avec le gouvernement. Pas de temps à perdre, estime-t-il, alors que le pays compte plus de 20 % de chômeurs. Son objectif ? Négocier et participer à la mise en place des réformes qui sont, dit-il, « le meilleur remède pour sortir le pays de la crise actuelle ». Le résultat s’est concrétisé six semaines plus tard sous la forme d’un grand pacte social, signé le 2 février 2011 par le gouvernement, les syndicats et le patronat, qui englobe tous les dossiers chauds en cours : la réforme de la négociation collective, la retraite à 67 ans, les politiques actives pour l’emploi, l’application de la réforme du marché du travail…

L’arrivée de Juan Rosell à la tête de la CEOE a largement contribué à remettre sur les rails le dialogue social en panne depuis plus de deux ans. Elle marque un changement de ton et permet de tourner la page des trois ans de mandat de son prédécesseur à la présidence de la CEOE, le très polémique Gerardo Diaz Ferran, qui avait adopté une position de défi à l’égard du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero et bloqué le dialogue avec les syndicats. Peu diplomate, il avait multiplié les déclarations explosives, réclamant la liberté du licenciement, la baisse des salaires, avant d’être poussé à la démission par ses pairs, en octobre 2010, à la suite des scandales provoqués par ses démêlés judiciaires liés à la faillite de ses entreprises.

Avec l’arrivée de Juan Rosell, l’organisation patronale met les formes, reprend le dialogue et renoue avec ses ambitions d’origine. En effet, la CEOE est née en 1977 au sortir du franquisme, à l’initiative d’entrepreneurs désireux d’accompagner le processus démocratique et d’être parties prenantes dans les processus de modernisation économique et d’adaptation du pays. Aujourd’hui, la confédération patronale espagnole intègre 1 million d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, affiliées à travers 2 000 associations de base et 200 associations territoriales ou sectorielles, les intérêts concrets des petites et moyennes entreprises étant représentés par Cepyme. Remise sur les rails, la CEOE doit maintenant prouver sa capacité de négociation avec la remise à plat des conventions collectives. Sujet épineux sur lequel elle avait entamé un bras de fer avec les syndicats.

Auteur

  • Cécile Thibaud