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Le journal des ressources humaines

Le rôle décisif des politiques d’entreprise

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.03.2011 | Grégory Danel

C’est l’environnement créé par l’entreprise qui fait que les individus aspirent à se former, selon une enquête du Cereq*. Josiane Vero, coauteure, explique les recettes d’une politique d’entreprise vertueuse.

Qu’est-ce qu’une politiquevertueuse de formation ?

On envisage aujourd’hui la formation au travers de la notion d’appétence et de responsabilité individuelle en dépit des contraintes structurelles. On laisse dans un angle mort tout ce qui peut la motiver. Or c’est l’environnement créé par l’entreprise qui fait que les individus aspirent à se former, en leur proposant des opportunités de formation et en mettant en place des espaces de discussion individuels et collectifs. Les politiques d’entreprise ont un rôle décisif.

Selon votre étude, à peine plus de 10 % des entreprises réuniraient ces conditions. Qui sont-elles ?

Ce sont des entreprises de taille moyenne (de 50 à 250 salariés) où l’humain a encore sa place. Ces PME, rattachées à des groupes, sont financièrement solides et offrent des conditions favorables à l’élaboration d’une politique de formation ambitieuse. Elles montrent que l’esprit de la réforme de 2004 sur la formation professionnelle peut être mis en œuvre. La grande majorité des entreprises (47,5 %) offre peu ou pas d’opportunité de formation. Elles sont petites, ont des salariés ayant une forte ancienneté et recrutent peu. Il y a aussi des entreprises industrielles plus grosses qui traversent une phase de restructuration ou de crise. Un quart des entreprises privilégient le développement des compétences au service de l’entreprise avec peu ou pas d’espace pour le dialogue. Un dernier groupe a bien une logique de participation démocratique mais elle reste informelle.

Vous préconisez de diffuser la notion de formation partagée entre entreprises et salariés…

Nous avons réfléchi à des incitations financières plus contraignantes pour pousser les entreprises à former leurs salariés. Pour autant, les entreprises ne joueraient pas plus le jeu du dialogue. La formation idéale doit être réalisée dans l’intérêt partagé du salarié et de l’entreprise. Cela passe par des campagnes d’information sur les droits des salariés, relayées par les organisations patronales et syndicales. La tâche est vaste.

* Cereq, Bref n° 279, novembre 2010.

Auteur

  • Grégory Danel

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