Dès sa parution, ce livre a bénéficié d’un buzz très favorable. Un accueil mérité, car rares sont les chefs d’entreprise qui acceptent de témoigner de la façon dont ils vivent des revers de fortune. Nicolas Doucerain dirige Solic, une société spécialisée dans le recrutement des cadres. Il a quitté un poste chez Rover pour se lancer dans la création d’entreprise. En quelques années, il fait de sa société le leader du recrutement des cadres informaticiens, passe la barre des 20 collaborateurs et connaît une croissance de son chiffre d’affaires de 60 %. Il vient à peine d’apprendre qu’un fonds investit 1,5 million d’euros pour contribuer au développement de son entreprise que tombe la nouvelle de la banqueroute de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Les uns après les autres, ses clients l’appellent pour annuler leurs contrats. La trésorerie se vide, laissant à peine cent jours de survie à l’entreprise. Il faut à nouveau licencier. On vit avec l’entrepreneur le calvaire que représente pour lui cette succession de licenciements. On le voit guetter la moindre mesure prise par les pouvoirs publics pour enrayer le processus fatal, on découvre aussi un autre visage de l’Inspection du travail que celui, caricatural, fréquemment partagé dans les milieux patronaux. Voilà l’auteur contraint de déposer son bilan et même de licencier ses sœurs ! Son capital personnel y passe et sa femme, enceinte, est obligée de chercher un emploi salarié pour assurer les fins de mois. Finalement, Solic sera sauvé et recommencera à se développer un an après le début de la descente aux enfers. Son patron nous laisse un témoignage unique sur l’une des plus grandes crises économiques vécues de l’intérieur d’une PME.

Ma petite entreprise a connu la crise, Nicolas Doucerain. François Bourin Éditeur. 140 pages, 19 euros.