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Tableau de bord

ZOOM La crise a pesé de façon négative sur les salaires

Tableau de bord | publié le : 01.02.2011 | Pierre-David Labani

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Croissance des salaires réels dans les pays du G20 (hors Chine, en %)

Crédit photo Pierre-David Labani

Quand ils n’ont pas été au cœur de restructurations, les salariés ont subi les effets de la crise à travers leur feuille de paie. C’est le constat sans appel du Bureau international du travail (BIT), qui vient de publier une étude analysant les effets de la crise de 2008-2009 sur l’évolution des salaires à l’échelle mondiale. La croissance des salaires réels a fortement ralenti, baissant de + 1,8 % en moyenne entre 2004 et 2007 à + 0,5 % en 2008 et 2009. En 2008, les salaires nominaux ont continué de croître aussi vite que durant les années antérieures, mais une inflation élevée (due au pic des prix du pétrole) a érodé les salaires réels. En 2009, la croissance des salaires nominaux a diminué, en grande partie en raison de la mise en place de la réduction du nombre d’heures travaillées, mais l’inflation a diminué à un rythme encore plus rapide. Cette forte baisse de l’inflation a permis d’éviter la chute des salaires. Dans les pays avancés, les salaires réels, après avoir crû d’environ 0,8 % par an avant la crise, ont effectivement baissé de 0,5 % au début de la crise en 2008, avant de croître de 0,6 % en 2009. Cette faible hausse conduit le BIT à mettre en garde contre les risques d’une déflation salariale entraînant une spirale à la baisse des prix, puis à nouveau des salaires, accentuant la récession. Le BIT ajoute que la crise est à l’origine d’une augmentation des inégalités salariales dans une majorité de pays étudiés et, ce qui peut paraître paradoxal, d’une hausse de la part des salaires dans la valeur ajoutée. En France, cette part est passée de 66,2 % entre 2004 et 2007 à 66,5 % en moyenne en 2008-2009. Une tendance qui s’explique par le fait que, durant la crise, les bénéfices ont été plus volatils que la totalité de la masse salariale.

Croissance des salaires réels dans les pays du G20 (hors Chine, en %)
Pôle emploi valorise l’efficacité de ses formations

Selon Pôle emploi, 60,7 % des personnes ayant achevé en mars 2010 une formation financée par Pôle emploi ont retrouvé un emploi six mois plus tard. Dans 52,3 % des cas, l’emploi est en CDI. Disposer d’une expérience professionnelle favorise globalement le retour à l’emploi, mais pas toujours. Ainsi, un homme n’ayant jamais travaillé se reclasse plus facilement que celui qui a enchaîné activité et chômage. Les personnes ayant bénéficié d’une action de formation préalable au recrutement (AFPR) se reclassent le plus facilement : 69 % des bénéficiaires de l’AFPR ont un emploi six mois après leur formation. Cet avantage de l’AFPR (qui représente 57,9 % des actions de formation financées par Pôle emploi) en termes de reclassement tient à la nature du dispositif qui vise à adapter les compétences des demandeurs d’emploi à une offre d’emploi existante non satisfaite.

Situation en septembre 2010 de sortants de formation en mars (en%)
L’emploi en France a repris plus tôt que prévu

Avec la crise, l’emploi salarié marchand a chuté de 2,5 % en France en 2008-2009. Cette baisse, bien qu’importante, a été relativement faible au regard de l’ampleur de la récession. Et la phase de reprise de l’emploi début 2010 est arrivée plus tôt que ce qui était anticipé par les conjoncturistes. Selon l’Insee, deux hypothèses peuvent expliquer cette évolution atypique de l’emploi. D’une part, les entreprises ont plus de latitude pour faire varier le volume de travail, en jouant sur les heures travaillées (annualisation du temps de travail, contrats à temps partiel, recours au chômage partiel), permettant ainsi d’éviter les licenciements. D’autre part, une rupture dans les gains de productivité, notamment dans l’industrie, serait à l’œuvre. L’industrie s’étant profondément restructurée par l’externalisation, la sous-traitance et de nouveaux modes d’organisation, les gains de productivité y seraient plus faibles.

Emploi salarié marchand en fin d’année (en milliers)

Auteur

  • Pierre-David Labani