Douche froide chez Dassault Aviation. À la mi-janvier, la nouvelle présidente brésilienne a annoncé le réexamen complet de l’appel d’offres portant sur l’achat d’avions de combat. Un marché un temps promis au Rafale. En interne, le récent report désespère les troupes, qui comptaient bien sur ce premier contrat export pour étoffer carnet de commandes et… feuilles de paie. Car l’accord salarial 2011, paraphé fin janvier par la CFDT, la CGC et la CFTC, prévoit des sous en cas de vente du Rafale à l’étranger. Cols bleus et cols blancs y gagneraient 1 % en augmentation collective, qui s’ajouterait aux enveloppes de hausse déjà promises, atteignant respectivement 3 et 3,5 %.

Pour les cadres, la mise en œuvre de ces mesures représenterait même une minirévolution. Voilà des années qu’ils n’ont pas vu l’ombre d’une augmentation générale ! Mais inutile d’y voir le signe d’un changement de philosophie. Jean-Jacques Cara, le DRH, a précisé dans le texte qu’il s’agissait d’une mesure au « caractère très spécifique », prévue « à titre exceptionnel ». Reste aux salariés à prier pour que le Brésil, la Libye ou les Émirats arabes unis volent français…