logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Les DRH face à la crise

Le journal des ressources humaines | Management | publié le : 01.01.2011 | E.B.

Image

Les DRH face à la crise

Crédit photo E.B.

Deux professeurs de Grenoble École de management ont interrogé des DRH sur leur gestion face à la crise économique. Tour d’horizon, entre accompagnement du changement et renforcement du rôle stratégique.

Est-ce que la crise affaiblit ou renforce le rôle des DRH ? Ont-ils des analyses identiques suivant la taille de leur entreprise ? Poussés par leur curiosité, Pierre-Yves Sanséau et Mohamed Matmati, deux professeurs de Grenoble École de management, accompagnés de Ludivine Calamel, doctorante au Cerag, ont interrogé quelque 300 DRH sur leur activité. L’enquête a été réalisée entre novembre 2009 et février 2010, alors que la crise économique battait son plein. Une majorité de DRH indiquent que la crise les a concernés. 56,3 % d’entre eux estiment que la crise a modifié très ou plutôt fortement les pratiques de GRH de leur entreprise (64,7 % dans les entreprises de plus de 2000 salariés pour 57,2 % dans les PME de moins de 50). La gestion du climat social (81,8 %) et la gestion des carrières et de l’employabilité (75,4 %) font partie des domaines les plus touchés. Mais la gestion de la mobilité (67,3 %) et même le développement de nouvelles activités dans le champ des RH (50 %) sont également cités.

Le rôle du DRH lui-même semble avoir évolué, d’après les intéressés. 78,2 % d’entre eux estiment que le coaching des managers est plus important, pour 88,2 % qui parlent de l’« accompagnement du changement ». Les DRH sont aussi nombreux (73,6 %) à citer le rôle d’accompagnateur auprès des salariés et celui de partenaire stratégique de la direction. Dans les PME, les RRH sont plus optimistes quant au renforcement de cette dimension stratégique : 75 % d’accord pour 56,3 % chez leurs collègues gérant plus de 2 000 salariés. « Dans les PME, le DRH a démontré son utilité en période de crise, alors que son rôle était sans doute minoré ou mal reconnu auparavant », analyse Pierre-Yves Sanséau. Confirmation ou déception dès que la conjoncture s’améliore.

Avez-vous utilisé les leviers suivants dans les 24 derniers mois ? (en %)

D’après les enseignants de Grenoble École de Management, l’accent a été mis sur des mesures préventives. Face à la réduction de la demande, les entreprises ont choisi de diminuer fortement l’intérim (72,7 %), de geler les recrutements (69,1 %) et de revoir à la baisse les budgets liés aux ressources humaines (67,4 %) : augmentations salariales, primes, promotions, formation, etc. Voire d’adopter des formules moins coûteuses pour cette dernière (61,8 %). 57,3 % des entreprises interrogées ont également accéléré la mobilité interne de leurs salariés. Une entreprise sur deux a cependant obligé ses salariés à prendre des congés (49,1 %). Et, malgré les mesures fiscales favorables, le recours aux heures supplémentaires a diminué dans des proportions équivalentes (48,2 %). Licenciements (40,9 %), chômage partiel (27,3 %) ou arrêt momentané de la production (23,6 %) ont été utilisés avec parcimonie.

Auteur

  • E.B.