Ils ont bien fait, les « jeunes », étudiants et lycéens, actifs et chômeurs, de descendre dans la rue au cours des manifestations contre la réforme des retraites. Les voilà propulsés, en ce début janvier 2011, au sommet des priorités de l’agenda social. Bien joué ! Mi-décembre, le ministre du Travail annonçait le lancement d’une « concertation spécifique » avec les partenaires sociaux sur la question de l’emploi des jeunes afin d’élaborer de « nouveaux outils » pour l’alternance.

Dans la lettre qu’elle a adressée aux syndicats le 14 décembre et listant les grands rendez-vous de l’agenda social pour 2011 et 2012, Laurence Parisot a aussi souhaité que l’emploi des jeunes fasse l’objet d’un échange entre les partenaires sociaux, dès le premier trimestre 2011. Le Medef garde donc l’ini­tiative sur ce sujet, après avoir proposé, en novembre, qu’une « délibération sociale », et non pas une « négociation », permetteàtous les partenaires sociauxde confronter leurs points de vue, tant sur la formation initiale et le service public de l’orientation que sur les dispositifs d’insertion professionnelle. Pour faciliter l’accès des jeunes aumarché de l’emploi, la présidente du Medef indique que « la priorité pourrait être de rechercher des mesures pragmatiques et rapidement opérationnelles concernant notamment le logement et les transports ». Enfin, elle invite les partenaires sociaux à entamer « une réflexion plus globale sur l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels » avec la question difficile des stages. Parallèlement à cet appel, Laurence Parisot travaillerait en interne avec Laurence Danon, présidente de la commission nouvelles générations du Medef, sur des propositions pour l’emploi des jeunes qui devraient être soumises à l’assemblée générale du mouvement en janvier. Déboucheront-elles effectivement sur des « mesures pragmatiques et opérationnelles »? Chiche !