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Tableau de bord

ZOOM La désindustrialisation s’est accélérée en France

Tableau de bord | publié le : 01.12.2010 | Pierre-David Labani

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(en millions)

Crédit photo Pierre-David Labani

La chute de l’emploi industriel a touché la France comme l’ensemble des économies développées depuis la fin des Trente Glorieuses. Cette tendance s’est, semble-t-il, accélérée dans la dernière décennie. Entre 1980 et 2007, l’emploi dans l’industrie française a diminué de 5,3 à 3,4 millions, soit une baisse de 36 % des effectifs employés.

Selon une étude de la direction du Trésor, une partie non négligeable du reflux de l’emploi industriel s’explique par un recours croissant à l’externalisation d’activités productives du secteur industriel vers les services. La baisse de l’emploi industriel serait donc artificielle, dans la mesure où elle refléterait un simple transfert d’emplois, sans véritable changement de leur contenu. Elle ne correspondrait pas à de véritables destructions d’emplois. Selon la direction générale du Trésor, ces transferts d’emplois sont estimés à 25 % des pertes d’emplois industriels observées au cours de la période 1980-2007.

Une autre partie des pertes d’emplois industriels s’expliquerait par les gains de productivité de l’économie qui conduisent à réduire les besoins de main-d’œuvre et par la modification de la structure des dépenses des ménages au profit des services et au détriment des biens industriels. Une évolution liée à l’élévation de leur niveau de vie. Ces effets contribueraient à près de 30 % des pertes d’emplois observées. Enfin, la concurrence internationale dans l’industrie semble également avoir contribué à la baisse de l’emploi dans ce secteur en France et prendre progressivement davantage d’importance. Cet impact expliquerait, au minimum, 13 % des pertes d’emplois dans la période 1980-2007 et 28 % dans la période 2000-2007.

Emploi industriel en France depuis 1980 (en millions)
Le marché du travail allemand a amorti la crise

Le taux de chômage allemand a peu augmenté pendant la crise. C’est essentiellement par la baisse du nombre d’heures travaillées par personne (– 2,8 % entre 2008 et 2009) que s’est ajusté le marché du travail, l’emploi restant quasi stable. La stabilité de l’emploi s’est aussi faite au détriment de la productivité horaire, qui s’est dégradée (– 2,2 % en 2009). Enfin, un changement de la définition du chômage début 2009 a statistiquement réduit le taux de chômage d’environ 0,6 point en 2010. La volonté des entreprises allemandes de préserver l’emploi durant la crise est sans doute liée à la situation démographique préoccupante et au recul de la population en âge de travailler outre-Rhin. La crainte des employeurs de se retrouver en manque de main-d’œuvre qualifiée lors de la reprise aurait donc été plus forte que la crainte d’une perte temporaire de rentabilité.

Taux de chômage allemand (en %)
La hausse du smic a touché moins de salariés en 2010

Depuis 2005, hormis un rebond temporaire en 2008, la part des salariés concernés par la revalorisation du smic diminue. Elle a baissé de 16,3 % en 2005 à 9,8 % en janvier 2010. Au total, le nombre de salariés concernés a été ramené de 2,5 millions à 1,5 million dans cette même période. Ce recul tient tout d’abord à la hausse limitée du smic horaire en 2009 et en 2010 en raison de la désinflation enregistrée après l’été 2008 et du mécanisme d’indexation du salaire minimum sur l’inflation. La vigueur de la négociation salariale sur les minima de branche au cours de l’année a également contribué à faire baisser la part des salariés rémunérés sur la base du smic. Les fortes réductions d’emplois en 2008-2009 pourraient aussi avoir contribué au recul du nombre de bénéficiaires de la hausse du smic, les entreprises en crise s’étant séparées principalement de leurs salariés les moins qualifiés.

Part des salariés bénéficiant de la hausse du smic (en %)

Auteur

  • Pierre-David Labani