LVMH a fait fortune sur la beauté et l’image de soi. Le groupe de luxe se pique maintenant d’aider les jeunes demandeurs d’emploi issus des banlieues et les personnes handicapées. Depuis 2009, il leur propose de suivre des ateliers de coaching en image baptisés « employez votre style » et des exercices de relooking.

En une matinée, une cinquantaine de candidates ont joué les coquettes en profitant des conseils d’esthéticiennes et de spécialistes du style. Au programme, ateliers de style, coiffure et beauté, avec une vidéo en guise de souvenir. Objectif : apprendre à choisir sa tenue et son maquillage pour un entretien de recrutement, à se mettre en valeur malgré ses complexes et à maîtriser les codes sociaux. En parallèle, le groupe de luxe a mis en place une démarche de type assessment center, baptisée « handi-talents », ciblée sur les chômeurs handicapés. Une cinquantaine d’entre eux en ont profité depuis 2009.

Accueillis au sein d’un bureau reconstitué, les candidats doivent faire la preuve de leurs compétences au moyen de tests de raisonnement ou d’anglais. « L’assessment center est généralement réservé à des hauts potentiels, souligne Christian Sanchez, directeur du développement social du groupe LVMH. L’intérêt est d’identifier des candidats dont le CV n’aurait pas été remarqué et de rassurer les recruteurs en leur prouvant que les salariés en situation de handicap sont évalués sur leurs compétences. »

LVMH, qui recrute essentiellement des vendeurs pour ses enseignes Louis Vuitton, Sephora ou Le Bon Marché, revendique ainsi une approche contraire à celle du CV anonyme. « Plutôt que de gommer l’identité, nous voulons faire confiance aux managers et valoriser la différence », reprend Christian Sanchez. Reste à modifier le regard de certains sur les femmes, les handicapés ou les jeunes banlieusards.