Rien ne va plus pour le DRH de la plus grande boulangerie industrielle de Jérusalem, empêtré dans un quotidien pesant. Pour comble, la presse accuse son entreprise de négligence criminelle, à la suite de la mort passée inaperçue de l’employée 535 dans un attentat suicide. Désireuse de se racheter une conscience, sa patronne le missionne donc pour rapatrier le corps de Yulia en Roumanie, son pays natal.

Après la Fiancée syrienne et les Citronniers, qui étaient enracinés dans le conflit israélo-palestinien, le réalisateur Eran Riklis signe cette fois un road-movie tragicomique, du quartier juif orthodoxe de la Ville sainte aux paysages enneigés de Roumanie postsoviétique, où roulent guimbardes et charrettes à chevaux. Là, les frontières – idée chère à Eran Riklis, qui se définit comme un citoyen du monde – se traversent sans trop d’encombre.

Au rythme d’une musique aux accents tsiganes, ce périple est une renaissance pour le DRH, où se télescopent des personnages attachants : une femme consule, un fils rebelle, un journaliste teigneux… Ceux qui avaient aimé les deux précédents films du cinéaste pour leur engagement politique resteront sur leur faim, même si le sujet de l’immigration est particulièrement sensible en Israël. Les autres embarqueront avec ce DRH, bon comme du bon pain.

Le Voyage du directeur des ressources humaines (1 h 43), d’Eran Riklis. Sortie le 15 décembre.