La crise a mis à rude épreuve les dirigeants d’entreprise qui n’en sont pas vraiment sortis. En ce sens, l’ouvrage de Ramez Cayatte, consultant après plusieurs années passées chez IBM, tombe à pic. L’auteur prodigue ses conseils à ceux qui doivent « manager quand tout va mal ». L’originalité de son approche tient dans son insistance à faire comprendre que l’on doit avoir clarifié ses propres projets de vie pour se montrer efficace quand les gros grains touchent l’entreprise. Il finit par ce conseil qui est plus facile à distiller qu’à pratiquer : « Faites preuve de courage et d’optimisme. »
Manager quand tout va mal, Ramez Cayatte. Éd. Dunod, coll. « Best Practices ». 240 pages, 19 euros.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, ce livre n’est pas une compilation des grandes théories managériales. Les deux auteurs recensent les idées que leur a inspiré leur pratique de conseil en management sur le terrain. Ils mettent en avant la notion de projet, dans lequel ils voient un « facteur clé de la mobilisation intellectuelle et collective ». Pour eux, la conduite du changement revient avant tout à savoir « gérer les peurs ». Ils regrettent que les managers ne s’accordent pas le temps de la réflexion, remplissant trop souvent le vide stratégique par le recours à la tactique. Ce livre aurait gagné à confronter ses « leçons de choses » aux théories enseignées dans les écoles de management.
Le Petit Livre des grandes idées du management, Dominique Ettighoffer et Bruno César. Éditions Dunod. 204 pages, 20 euros.
Il importe parfois moins d’avoir de bonnes idées que de posséder le leadership pour les faire passer. C’est ce qu’enseigne John P. Kotter à la Harvard Business School. C’est par une parabole que commence l’ouvrage retraçant le calvaire d’un manager qui cherche à faire passer un projet auquel il croit et qui rencontre le scepticisme affiché de ses interlocuteurs. Après quoi, avec son compère Lorne A. Whitehead, l’auteur fournit 24 réponses clés en main pour réagir à ces « questions qui tuent » dont sont coutumiers les étouffeurs d’idées neuves.
Adjugé !, John P. Kotter et Lorne A. Whitehead. Éditions Pearson, coll. « Village mondial ». 196 pages, 18 euros.
Le management des services n’a pas encore obtenu la même reconnaissance que celui des grandes unités industrielles. C’est pourtant dans ce domaine que se déroulent certaines des plus vastes opérations de transformation organisationnelle. La SNCF, qui a subi le double choc du passage à l’âge du TGV et d’un début d’ouverture à la concurrence, s’est trouvée elle aussi confrontée à cet impératif de transformation. L’équipe qui a mené ce chantier, aidée de professeurs d’HEC, passe en revue les innovations qu’elle a essayé de mettre en place et tente de tirer des enseignements plus généraux de cette expérience. La matière est riche et la lecture fort éclairante.
Management du service et conduite du changement, le cas de la SNCF, coordonné par Magali Euverte, Hubert Joseph-Antoine et Benoît Meyronin. Éditions Vuibert. 184 pages, 22 euros.
