La gestion RH n’est pas réservée qu’aux grandes entreprises. Sylvie Fleuret, codirigeante de Michel Chauvet SARL, une entreprise de menuiserie, bois et aluminium de Charente-Maritime, en est convaincue. « La plupart de nos ouvriers ont été nos apprentis. Nous les connaissons bien, mais nous avons profité d’une proposition de la chambre de métiers pour bénéficier d’un œil extérieur. »

Les 25 employés ont passé un entretien professionnel au cours duquel ils ont présenté leurs compétences et évoqué leurs aspirations professionnelles. Puis ce fut au tour des dirigeants de parler de leurs salariés. « Nous nous sommes aperçus que certaines de leurs compétences nous avaient échappé », raconte Sylvie Fleuret. Un charpentier versé en informatique, un spécialiste de l’aluminium qui s’intéresse aussi au bois, un menuisier qui souhaite poser des charpentes. Malgré sa taille, l’entreprise découvre que ses ressources humaines sont plus riches que prévu. L’expérience donne envie à la dirigeante d’organiser un entretien annuel plus formel. « Connaître les aspirations de nos salariés peut aider à développer la polyvalence. Par ailleurs,tenir compte de leurs souhaits pour les faire évoluer nepeutqu’augmenterleur engagement à l’égard de l’entreprise. »

Mais la codirigeante ne part pas de zéro. « Nous avons toujours considéré que le respect des salariés était primordial », précise-t-elle. Cela passe par un salaire correct, une planification stricte des chantiers pour éviter les heures supplémentaires systématiques et un management responsabilisant. La PME a également un budget formation non négligeable pour « améliorer la qualité du service aux clients ». Du coup, son taux de turnover est insignifiant. Un réel avantage dans des métiers où les spécialistes sont très demandés.