La crise est là et impose une gestion des ressources humaines à court terme pour maintenir la profitabilité. La maîtrise des coûts opérationnels mise en avant par 84 % des répondants se traduit par le ralentissement ou l’interruption de projets d’investissement pour quatre DRH sur dix (43 %), une hausse de 13 points par rapport à l’an dernier. La réduction des effectifs se maintient au même niveau (42 %) mais le ralentissement ou le gel du recrutement fait également un bond de 14 points, avec 63 % des réponses. Signe qu’une plus grande proportion d’entreprises ne se contente plus du turnover pour réduire ses effectifs. Pour autant, la gestion des ressources humaines des entreprises participant au baromètre semble en léger décalage avec la réalité économique car les DRH interrogés ne sont que 38 % à avouer une baisse du chiffre d’affaires. « En toute logique, 62 % des entreprises n’ont pas vu leur activité baisser. Ce qui n’empêche pas 52 % d’entre elles de choisir la « conduite du plan de restructuration » comme préoccupation prioritaire. Si une majorité des entreprises gère la crise, une partie non négligeable semble adopter une GRH et une communication de crise pour faire des gains de productivité », note Gilles Verrier, ancien DRH et consultant. Ce coresponsable de l’executive master à Sciences po Paris déplore cet effet d’aubaine car, estime-t-il, « les entreprises risquent de le payer au moment de la reprise, quand elles manqueront des compétences nécessaires pour répondre à la demande ».