Les entreprises n’ont pas encore pris la mesure de la réforme des retraites, selon l’enquête flash réalisée du 2 au 10 septembre par le cabinet Towers Watson auprès de 73 DRH de grandes entreprises représentant 3 millions de salariés. 54 % d’entre eux considèrent que le report de l’âge légal à 62 ans « n’aura pas d’incidence en termes social, financier ou de gestion des ressources humaines ». Parmi les 46 % restants, le pessimisme l’emporte : 36 % anticipent des effets défavorables, contre 10 % des effets favorables. En même temps, 71 % des DRH jugent que « la loi sur les retraites aura un impact important sur la gestion des seniors ». Signe qu’« ils sont conscients de devoir faire évoluer leur gestion des seniors », se félicite Rodolphe Delacroix, associé chez Towers Watson. Quitte à devoir optimiser le coût de leur maintien dans l’emploi. Pour autant, seules 6 % des entreprises interrogées sont disposées à embaucher des seniors, malgré les incitations inscrites dans la réforme. A contrario, 70 % d’entre elles envisagent de développer les dispositifs d’épargne retraite via une modification des règles d’abondement de l’employeur, par exemple. 34 % des répondants misent sur le Perco, appelé à devenir, selon Rodolphe Delacroix, « le dispositif de référence en matière d’épargne retraite ». Mais le développement des régimes à cotisation définie figure aussi au menu de 33 % des entreprises interrogées. Enfin, 18 % des sondés envisagent de booster leur plan d’épargne d’entreprise qui, selon le consultant de Towers Watson, reste utilisé comme un vecteur d’épargne longue, le plus souvent par les entreprises dépourvues de Perco.