Maintenir les seniorsen emploi plus longtemps en France est l’un des enjeux de la réforme des retraites. Or, en dépit des mesures prises depuis près de dix ans, le taux d’emploi des seniors en France reste parmi les plus faibles d’Europe. S’appuyant sur les expériences de nos voisins européens, le Centre d’analyse stratégique (CAS) a étudié les facteurs de « réussite » qui pourraient être transposés en France. Selon le CAS, les dispositifs d’incitation financière au maintien dans l’emploi ou ceux visant à limiter les possibilités de départ anticipé peuvent se révéler contre-productifs (précarisation de l’emploi, hausse des inégalités, faible augmentation du taux d’emploi au profit du chômage ou de l’invalidité) s’ils ne s’accompagnent pas d’une amélioration de la situation des seniors sur le marché du travail. Le CAS en appelle ainsi à une refonte de la politique de l’emploi destinée aux seniors autour de quatre propositions. La première vise à corriger les effets négatifs de l’ancienneté sur le maintien des seniors en emploi par l’octroi d’une prime ou d’une réduction de cotisation chômage, qui compenserait le coût des indemnités de départ à la retraite, aux employeurs conservant leurs salariés seniors. La deuxième proposition est de réduire les inégalités d’accès à la formation continue et de renforcer les mobilités internes en accentuant la responsabilité de l’employeur. La troisième est de réformer le système de couverture des accidents du travail et des maladies professionnelles en favorisant une approche préventive des risques de santé liés au travail. Enfin, le CAS suggère de consolider les dispositifs incitant à prolonger l’activité par la mise en place d’une surcote en capital au moment de la liquidation de sa pension de retraite.

Le retour à l’emploi des chômeurs inscrits à Pôle emploi est resté difficile en 2009. Selon la Dares, 44 % des chômeurs sortis des listes de Pôle emploi en décembre 2009 ont retravaillé, soit un recul de 0,9 % en un an. Cette reprise d’emploi est par ailleurs plus précaire. Parmi les chômeurs ayant été embauchés en décembre, 28,6 % ont obtenu un CDI (– 2,2 points en un an), 13,8 % ont accédé à un CDD de six mois ou plus (– 0,6 point) et 22,8 % ont trouvé un CDD de moins de six mois (– 1,9 point). Les missions d’intérim sont également plus rares, puisqu’elles ne représentent que 12,9 % des sorties de Pôle emploi contre 14,6 % un an plus tôt. En revanche, la part des contrats aidés(CAE,CIE, CI-RMA,contrat d’avenir, contrat de professionnalisation, contrat d’apprentissage et contrat jeune en entreprise) a grimpé dans la même période de 8 % à 13,3 %.

En 2009, le salaire mensuel de base (SMB) des salariés travaillant dans les entreprises de 10 salariés et plus du secteur marchand non agricole a progressé de 1,9 %. Une augmentation plus faible qu’en 2008 (+ 3 %). La crise économique et le repli de l’inflation expliquent en partie cette hausse moins élevée. Au 1^er juillet 2009, le smic, en partie indexé sur l’inflation hors tabac, a connu une faible revalorisation (+ 1,3 %), entraînant un relèvement limité (+ 0,5 %) des salaires des personnes concernées au troisième trimestre 2009. La négociation collective de branche sur les salaires a été moins dynamique en 2009. 421 avenants salariaux ont été signés en 2009 contre 563 en 2008. Le contexte économique difficile a « parfois conduit les fédérations patronales à proposer des revalorisations relativement faibles, limitant les perspectives d’accord », souligne la Dares.