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Le journal des ressources humaines

Plans seniors peu ambitieux

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.09.2010 | Éric Béal

Les entreprises doivent être couvertes par un accord ou un plan pour l’emploi des seniors. Les résultats sont encore bien timides, estime Sylvain Grevedon, de Mercuri Urval.

Depuis le 31 janvier, les entrepri­sesd’aumoins 50 salariés doivent avoir conclu un accord ou lancé un plan seniors. Quel bilan en tirer ?

Les cabinets d’avocats en droit du travail ont eu beaucoup de travail au premier trimestre 2010. On peut estimer qu’une majorité d’entreprises a déposé un plan d’action avant la date butoir du 31 mars 2010. Les grands groupes en ont même discuté avec leurs représentants du personnel. Mais la traduction réelle en termes de GRH est lente à se mettre en place.

Les enquêtes indiquent que seule une entreprise sur cinq s’engage à recruter des seniors. Et la proportion dépasse rarement 10 % du total des embauches. À l’inverse, plus de 75 % d’entre elles s’engagent à développer la transmission des savoirs et le tutorat.

Quelles sont les autres possibilités d’engagement ?

L’anticipation de l’évolution des carrières professionnelles pour assurer l’attractivité au-delà de 55 ans est mise en avant par plus de six entreprises sur dix. Puis viennent l’amélioration des conditions de travail et la prévention de la pénibilité, le développement des compétences et, enfin, l’aménagement des fins de carrière. Mais ces bonnes intentions ne sont pas facilitées par la crise.

Quelles difficultés peut-on répertorier ?

Les entreprises doivent en particulier réapprendre à faire travailler ensemble plusieurs générations. Les managers en sont conscients.

Les différences comportementales entre juniors et seniors jouent-elles ?

On se focalise trop sur ce point. Certes, la génération Y n’a pas d’illusion sur le discours managérial et cultive une vision contractuelle de son lien avec l’entreprise. Mais sa critique peut être adoucie si l’entreprise traite correctement ses salariés plus âgés. Cela peut rassurer les juniors sur l’avenir et les inciter à s’impliquer davantage.

Les seniors sont-ils motivés ?

10 % des seniors sont fatigués et rêvent de retraite et environ 10 % ne savent pas décrocher et veulent travailler au-delà de 70 ans. Mais les 80 % restants sont indécis. Ils sont prêts à continuer, mais perdent le moral lorsque leur entreprise ne les prend plus en compte. Une réflexion sur la manière de les motiver est donc indispensable.

Auteur

  • Éric Béal