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Idées

Lost in emigration

Idées | Culture | publié le : 01.09.2010 | A. F.

Léopard d’or 2009, Une Chinoise, de Guo Xiaolu, fait le portrait d’une jeunesse chinoise en plein spleen.

Etre paysanne comme ses parents ? Certainement pas. La jeune Li Mei, qui passe son temps à feuilleter des magazines, du rock plein les oreilles, n’apparaît vraiment pas à sa place dans la campagne boueuse du Sichuan, d’un ennui de plomb. Épouser un cadre du Parti, comme le suggère sa mère ? Encore moins, même si l’homme habite la grande ville d’à côté, Chongqing, à l’urbanisme galopant. Li Mei s’y rend donc par ses propres moyens. Devenir ouvrière ? L’expérience est de courte durée : jugée paresseuse, elle est vite licenciée par le patron qui donne du « camarade » à tous ses employés…

Li Mei poursuit alors son chemin, de petits jobsen prostitution ou en mariage blanc. Déracinée où qu’elle aille – de Chine jusqu’à Londres –, ballottée au gré des rencontres, déterminée mais sans but apparent. Comme absente à elle-même. « Li Mei est atteinte de mélancolie du futur », commente la réalisatrice Guo Xiaolu. Dans ce deuxième long-métrage, Une Chinoise, l’écrivaine et scénariste exilée à Londres dresse le portrait d’une jeunesse en plein spleen existentiel, au risque de priver (souvent) de substance son personnage principal.

Sa volonté de déconstruire le récit, pour rompre avec l’académisme du cinéma chinois, ne convainc pas non plus. Les 12 chapitres ne dégagent aucune construction dynamique, et la narration s’enferre. Mais, pour son ton moderne, sa description d’une Chine tiraillée entre économie capitaliste, structure communiste et morale confucéenne, Une Chinoise, Léopard d’or 2009 inattendu, vaut un petit détour.

Une Chinoise (1 h 38), film de Guo Xiaolu. Sortie le 8 septembre.

Auteur

  • A. F.