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L’écume des “jobs de rêve”

Actu | Veille | publié le : 01.06.2010 | Emmanuelle Souffi

Les entreprises multiplient les opérations best jobs. Des coups de pub sans vrais débouchés.

En avril, Florence a refait sa penderie aux frais de LetsBuyIt.com. « Shoppeuse internationale » après avoir remporté « le meilleur job du monde » proposé par le site de vente en ligne, elle a arpenté sept capitales de la mode pour rédiger des billets sur un blog. Soit un mois de voyages pour 5 000 euros de salaire et 10 000 euros de budget fringues. Encore mieux, cette petite ville du Québec qui offre 29 000 euros pour raconter ce qui s’y passera cet été. Ou cette entreprise viticole californienne qui paie 8 000 euros pendant six mois pour déguster ses vins et vanter leurs mérites sur Internet. Toujours plus fort, Laurent, lui, va carrément toucher 100 000 euros pour jouer aux cartes pendant un an grâce à PokerStars.

Depuis la victoire du fameux Ben Southall au concours de gardien d’île paradisiaque organisé par l’office de tourisme du Queensland en 2009, les entreprises redoublent d’imagination pour proposer le job ou le stage le plus cool. Dernière en date : la Société générale qui, en partenariat avec Universal Music France, recrute en CDD huit reporters sur la route des festivals. Mais aussi l’office de tourisme des Sables-d’Olonne et ses creamers. Durant six semaines cet été, deux « étaleurs » de crème solaire sensibiliseront les vacanciers aux méfaits du soleil et distribueront des échantillons Garnier… Le tout pour 5 000 euros.

Le but des employeurs ? Doper leur notoriété. Avec « reporter So Music », la Société générale cherche ainsi à relancer la carte bancaire du même nom, destinée aux 16-26 ans. « L’idée, c’est de montrer que la Société générale accompagne les jeunes tout en leur offrant une véritable expérience professionnelle », argumente Séverin Groisne, responsable campagnes d’animation marché jeunes et grand public. Les creamers des Sables-d’Olonne sont aussi là pour rajeunir l’image familiale de la station vendéenne. « C’est du marketing viral, décrypte Fabrice Mazoir, responsable éditorial de Regionsjob. Des coups médiatiques aux retombées fortes pour un investissement faible. » Qu’on en juge : 600 candidats, 300 reprises presse et 22 0000 visiteurs sur la plate-forme d’inscription.

On peut compter sur Internet pour créer le buzz. Avec un budget de 947 000 euros, la campagne du Queensland a rapporté près de 79 millions d’euros (publicité, visiteurs…). « C’est de la téléréalité, juge Fabrice Mazoir. Cela révèle un rapport complexe au monde du travail et un blocage de l’ascenseur social. » Car, une fois le soufflé retombé, les candidats, même s’ils ont acquis une expérience intéressante, doivent affronter une tout autre réalité. En particulier les jeunes Français. Fin 2009, le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait pas moins de 24 %…

Auteur

  • Emmanuelle Souffi