Trouver le ton juste et éviter une explosion à la grecque. C’est la préoccupation des syndicats espagnols face au plan d’austérité du gouvernement. Les coupes budgétaires annoncées par José Luis Rodriguez Zapatero semblent avoir tranquillisé les partenaires européens inquiets du déficit public croissant. Mais elles ont suscité la levée de boucliers des syndicats, hostiles à ce virage du gouvernement socialiste, jugé « inopportun, antisocial et antiéconomique » par Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire général des Commissions ouvrières.

Difficile, en effet, pour les syndicats d’approuver des mesures qui incluent une baisse immédiate de 5 % du salaire des fonctionnaires, le gel des retraites et des coupes dans les aidessociales (naissance et dépendance). Le gouvernement a certes pris soin de ne pas toucher aux prestations chômage, le point le plus sensible dans un pays qui compte 20 % de chômeurs, mais les leaders syndicaux critiquent une cure d’austérité aux dépens des plus faibles qui risque, selon eux, de ralentir la sortie de la crise. Ils ont mesuré leurs paroles et promis une réponse « cohérente, efficace et proportionnée ».

Reste à savoir quelles formes va prendre leur réaction. Ils ont convoqué une grève des fonctionnaires et appelé à des mobilisations et des manifestations, en évitant de brandir la menace de la grève générale, et laissé ouverte la voie du dialogue avec le gouvernement. Pas question d’une impasse sociale à la grecque. Mais Candido Mendez, secrétaire général de l’UGT, avertit : son syndicat se prépare « à toute éventualité pour défendre les intérêts des travailleurs de ce pays ».