Le conseil en management a fini 2009 sur un très mauvais score. Après 14 % et 6 % de progression en 2007 et en 2008, le chiffre d’affaires de la profession a connu un repli de 7 % l’an dernier. Pour autant, Jean-Luc Placet, président du Syntec Conseil en management, se montre raisonnablement optimiste pour 2010. « Nous envisageons un petit + 4 % global sur les douze mois », indique-t-il. Mais il ajoute aussitôt que le paysage sera contrasté. « Les gros cabinets de conseil en management et informatique ne sont pas encore sortis de la crise. Alors que les plus petits, surtout les spécialistes pointus, pourraient atteindre une croissance de 10 % cette année. »

Parmi les activités de conseil qui redémarrent, la gestion de la génération Y – les moins de 30 ans –, l’amélioration des pratiques de management, le soutien à la motivation des salariés ou encore la gestion du stress tiennent la corde. « Les entreprises recommencent à s’intéresser à la dynamique sociale interne », estime de son côté Jean-François Carrara. Le directeur associé d’Algoé Consultants relève que la gestion des compétences, la mobilité interne et le coaching de managers font de nouveau l’objet de demandes d’intervention : « On sent que le management a été traumatisé par la crise et le manque de visibilité. Ce qui explique le renouvellement de la demande de coaching. »

Cet avis est partagé par Philippe Barbarit, directeur-conseil d’Horemis, filiale du groupe Hominis, qui note également une recrudescence de la demande d’accompagnement des managers de proximité. « Les demandes de formation à l’animation des équipes et d’aide à l’amélioration du savoir-faire managérial semblent liées à la nécessité de diminuer les risques psycho-sociaux. »

Jean-Pierre Gauthier, codirigeant d’ASG Stratégie et Gouvernance, indique que les interventions les plus prisées de son cabinet portent sur les relations entre management, stress et motivation. Ainsi que sur la prévention des risques psychosociaux. Contrairement à ses homologues, il ne note pas encore de redressement de la demande par rapport à 2009. « Mais il est vrai que la majorité de nos interventions s’appuient sur du théâtre d’entreprise. Cette spécificité nous a peut-être protégés des trous d’air malgré les aléas de la conjoncture économique. » Un avantage qui pourrait perdurer si les projections optimistes du Syntec Management s’avèrent exactes.