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Le journal des ressources humaines

Le Québec cajole les Français

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.05.2010 | Domitille Arrivet

Baisse de la natalité et papy-boom. Le mélange explosif pousse le Québec à adopter une ambitieuse politique d’accueil et de rétention des immigrés qualifiés.

Ce sont des courbettes qui font plaisir en période de pénurie d’emplois ! Prenant le contre-pied de la morosité hexagonale, le Québec met tout en œuvre pour accueillir – et retenir – les étudiants français sur son territoire. L’engouement n’est pas tout à fait désintéressé. La Belle Province veut remédier à la survenue d’une sévère pénurie de main-d’œuvre due à une baisse du taux de natalité et à l’arrivée massive de salariés à l’âge de la retraite. Si rien n’est fait, la province francophone pourrait souffrir d’un déficit de 363 000 travailleurs dans vingt ans. De nombreux secteurs sont concernés : la santé, les technologies de l’information, l’aéronautique…

Les autorités ont opté pour une politique d’ouverture du pays aux travailleurs étrangers en mettant notamment en place une meilleure reconnaissance des compétences et en accordant plus facilement un permis de travail temporaire aux immigrants les plus qualifiés. Le Québec espère ainsi attirer sur son territoire 20 000 personnes de plus chaque année.

Mais cette politique d’ouverture va plus loin. Elle invite aussi les étudiants étrangers, et notamment francophones, à s’inscrire dans les cursus universitaires les plus adaptés aux besoins du Québec et à s’imprégner de la culture locale pendant leurs années d’études, histoire de faciliter leur intégration s’ils optent pour la recherche d’un emploi sur place. Pour les Français, les frais de scolarité dans les universités québécoises sont même alignés sur ceux réservés aux autochtones (une faveur dont ne bénéficient même pas les voisins de l’Ontario !). Une politique payante : la Belle Province accueille actuellement 6 400 étudiants français (dont 85 % sont inscrits dans des universités francophones telles que l’université de Montréal, l’UQAM, l’université Laval ou HEC). Très présents dans la filière scientifique, les Français constituent ainsi la première communauté d’étudiants étrangers du pays. « De plus, depuis juin dernier, tous ceux qui auront obtenu leur diplôme au Québec bénéficieront automatiquement de la carte verte qui les autorise à travailler sur place », se réjouit Michèle Glemaud, la directrice du recrutement de l’université de Montréal, où planchent actuellement 2 184 étudiants français. « Et, dans certains secteurs, comme les nouvelles technologies ou les sciences de la vie, les perspectives de carrière sont réelles », assure-t-elle.

Auteur

  • Domitille Arrivet