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Idées

Joli mois de mai

Idées | Au bureau | publié le : 01.05.2010 | L. D.

Avec ses vingt-cinq ans de maison, ses tailleurs fleuris et sa mise en plis toujours impeccable, Danièle est un pilier de l’entreprise. En décembre, quand elle reçoit son grand calendrier cartonné, elle va chercher dans le placard à fournitures un feutre orange fluo neuf et elle stabilote minutieusement tous les jours fériés, à condition qu’ils coïncident avec des jours ouvrés. Les meilleures années, le mois de mai clignote comme un arbre de Noël. Le service bruisse alors de projets ensoleillés. Pour les jeunes recrues, Danièle est une mère : « Regarde ma cocotte, si tu poses quatre jours entre le 8 mai et l’Ascension, avec la journée offerte, ça te fait dix jours de vacances ! »

Le 31 décembre, Danièle a pris sa retraite. Elle va s’occuper de son jardin, de ses petits-enfants et de son mari, retraité de longue date, qui l’attendait patiemment. Elle nous a laissé son grand calendrier. Mais, cette année, le mois de mai rend à sa manière un hommage à notre jeune retraitée : il est triste à pleurer.

Côté jurisprudence :

Dans un arrêt du 21 juin 2005, la chambre sociale de la Cour de cassation a donné raison aux salariés d’un établissement privé d’hospitalisation qui réclamaient une journée de compensation car deux fêtes légales tombaient le même jour dans le calendrier. La convention collective prévoyant onze jours fériés dans l’année, les magistrats de la Cour de cassation ont estimé que si deux jours fériés coïncidaient dans le calendrier, cela revenait pour l’entreprise à n’accorder que dix jours.

Lexique

Année Medef ou « patronale »: c’est ainsi que l’on appellera l’année 2010, qui se distingue, avec 254 jours ouvrés, par un nombre quasi nul de jours fériés coïncidant avec des jours ouvrés.

“Le retour du printemps correspond à un rythme plus fondamental, sans doute “ archaïque ”, qu’il ne faut pas négliger : en témoigne le “ break ” du mois d’avril que connaît le Japon, pourtant réputé laborieux, mais aussi plus en relation avec la nature et ses rythmes que nous le sommes en Occident. Ces respirations printanières sont essentielles car elles regonflent le moral des salariés.”

Philippe Loiseau, directeur général adjoint du cabinet Inergie.

Ce que dit la loi :

Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salariés totalisant au moins trois mois d’ancienneté dans l’entreprise ou l’établissement et ayant accompli au moins deux cents heures de travail au cours des deux mois précédant le jour férié considéré, sous réserve, pour chaque salarié intéressé, d’avoir été présent le dernier jour de travail précédant le jour férié et le premier jour de travail qui lui fait suite, sauf autorisation d’absence préalablement accordée. Ces dispositions ne s’appliquent pas aux salariés travaillant à domicile, aux salariés saisonniers, aux salariés intermittents et aux salariés temporaires. Article L. 3133-3 du Code du travail.

Auteur

  • L. D.