logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

La propreté se met au vert

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.04.2010 | Sarah Delattre

Pour revaloriser l’image du secteur, la fédération patronale mise à présent sur le développement durable, à la fois environnemental et social. Elle apporte aide et formation à 120 entreprises volontaires.

Etrillé dans le livre de Florence Aubenas, confronté aux grèves des travailleurs sans papiers, le secteur de la propreté cherche à redorer son blason et à consolider ses bonnes pratiques en matière de formation et de conditions de travail. Après avoir travaillé à la lutte contre l’illettrisme, la reconnaissance des compétences des agents et revalorisé les salaires minima, la Fédération des entreprises de propreté et services associés (FEP) s’attelle depuis 2008 au développement durable. Elle a ainsi lancé « 51 actions pour un nouveau modèle de développement durable sur les plans social, environnemental et économique », dont 23 sont liées à la réduction de l’empreinte écologique du secteur tandis que 14 mettent l’accent sur la responsabilité sociale. Baptisé « Life + », le programme, financé à hauteur de 1,7 million d’euros, fédère 120 entreprises de toute taille, la moitié comptant moins de 50 salariés.

Concrètement, les entreprises qui veulent laver plus vert s’investissent surtout dans la formation, le tutorat, l’intégration des jeunes, la diminution des troubles musculo-squelettiques… Employant environ 420 000 salariés, dont 74 % qui travaillent à temps partiel et la moitié qui cumulent plusieurs employeurs, la branche peine en revanche à développer le travail en continu. « En partie à cause des donneurs d’ordres, publics ou privés, qui refusent de voir des femmes de ménage dans les bureaux en journée, contrairement à certains paysnordiques », souligne Bertrand Castagné, président de la commission sociale de la FEP. « Nous insistons sur l’intégration des handicapés, l’accès à la formation, le rapport domicile-travail, témoigne Philippe Jouanny, dirigeant de Neova. Nous devons aujourd’hui définir des critères d’évaluation, mais l’initiative s’avère fédératrice en interne. »

Pour aider les chefs d’entreprise à définir leur plan d’action et l’encadrement à s’approprier la démarche, la FEP propose une formation collective de six jours. Un comité consultatif réunissant des parties prenantes (Ademe, Orse, Fondation Nicolas Hulot, organisations syndicales) veille au grain. « Le programme est une opportunité pour mieux s’organiser, même si le moins-disant social reste la norme dans le cahier des charges des donneurs d’ordres », estime Laurence Acerbo, présidente du comité national développement durable de la FEP.

* Le Quai de Ouistreham, Éditions de l’Olivier, 2010. Voir aussi page 68.

Auteur

  • Sarah Delattre