Le rapport d’étape de Technologia sur les risques psychosociaux, Bruno Mettling ne l’a pas lu. Le nouveau DRH de France Télécom veut arriver dans cette maison, traumatisée par une série de suicides de salariés, « sans idée préconçue ». « Je passerai mes premiers jours sur le terrain, à la rencontre des collaborateurs de l’entreprise », promet-il. Il suivra aussi en coulisse la négociation sur la GPEC, qui débute en avril, histoire de faciliter le passage de témoin avec Olivier Barberot, le DRH actuel. « Négocier avec l’équipe en place est contradictoire, pointe Pierre Morville, délégué syndical CFE-CGC. Bruno Mettling devra sans doute prendre son poste plus vite que prévu, comme Stéphane Richard. » Pour l’épauler dans sa tâche, le DG de France Télécom a choisi un spécialiste des dossiers sensibles. Bruno Mettling a fait ses premières armes aux côtés de Michel Delebarre, au ministère des Affaires sociales et de l’Emploi en 1988, puis dans différents ministères. Dont celui des Transports, où il rencontre Jean-Cyril Spinetta et Jean-François Colin. « J’ai découvert les enjeux d’une négociation sociale difficile avec la grève de la maintenance à la RATP ou encore les premiers protocoles avec les contrôleurs aériens. » Nommé inspecteur général des finances en 1991, il suit la crise de la pêche et travaille à la réforme de la politique agricole commune. Conseiller de Dominique Strauss-Khan à Bercy, il aura en charge le dossier des 35 heures dans les entreprises publiques. Ses atouts : une bonne connaissance du terrain, une grande facilité de dialogue et des compétences en matière de finances qu’il veut mettre au service des ressources humaines. « J’ai une vision de la fonction RH élargie. Elle doit être au cœur de la définition des enjeux de l’entreprise. »

Précédé d’une réputation d’homme franc et direct, Bruno Mettling n’a pas laissé que de bons souvenirs. Aux Caisses d’épargne, notamment, où il a dénoncé l’ensemble des accords sociaux. « J’avais pour mission de transformer le socle social de cette institution, explique-t-il. Les Caisses d’épargne ont été dotées d’une nouvelle classification, d’un nouveau dispositif de gestion des cadres et d’un nouveau régime de retraite. Cela ne signifie pas, bien sûr, que tout a été fait. » Côté syndical, l’histoire est moins lisse. « Aucun accord digne de ce nom n’a été conclu lors de son passage. Le statut du personnel actuel a été imposé unilatéralement. Aujourd’hui, l’entreprise doit faire face à de nombreux contentieux aux prud’hommes, témoigne le syndicat SUD. Nous souhaitons bien du courage aux organisations syndicales de France Télécom. »

DRH de France Télécom, 52 ans.

1999-2004

DRH de la Caisse nationale des Caisses d’épargne.

2006-2009

Conseiller du président de la Banque fédérale des Banques populaires.

2010

Chargé par Matignon d’un rapport sur l’avenir de Presstalis.