En juin 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, veut nettoyer la Cité des 4000 de la Courneuve au Kärcher. Candidat à l’élection présidentielle en 2007, il souhaite mettre « fin à la loi des bandes » et propose de « consacrer beaucoup d’argent aux banlieues, dans l’éducation, la formation, la rénovation urbaine, les services publics, les transports, l’activité économique ». Huit mois après son élection, Nicolas Sarkozy présente le plan Espoir banlieues et promet un contrat d’autonomie assorti d’un emploi ou d’une formation qualifiante pour 45 000 jeunes de moins de 26 ans habitant en ZUS, le soutien à la création de 20 000 entreprises en quatre ans ou encore la création de 4 000 places dans des « internats de réussite éducative ». Les idées sont généreuses mais le financement n’est pas à la hauteur. Cinq cents millions d’euros sont affectés au développement des transports en commun dans les quartiers sensibles, quand la seule ligne de tramway destinée à désenclaver les villes de Clichy et de Montfermeil coûtera de 150 millions à 200 millions d’euros. « Les moyens qui préexistaient à ce nouveau plan ont disparu », note Renaud Epstein, sociologue et maître de conférences en sciences politiques à Paris X (Nanterre). L’État s’est désengagé de l’Anru et laisse le 1 % patronal assurer seul le financement de la rénovation urbaine. L’école et la police sont aussi touchées par les restrictions budgétaires. Mais le manque de moyens est-il l’unique problème ? « L’État rénove les quartiers pour déconcentrer la pauvreté et les problèmes sociaux. Mais il ne fait que déplacer les problèmes. Il serait plus intelligent de s’appuyer sur les associations et le dynamisme collectif local pour aider les gens à s’en sortir », note Renaud Epstein. Pas facile dans un pays où le communautarisme est vilipendé par tout le monde.

Plan banlieues de février 2008 : pas à la hauteur des besoins