Contrairement aux idées reçues, la France n’est pas le seul pays à travailler moins. Depuis les années 50, la durée du travail s’est réduite dans tous les pays industrialisés, d’au moins 25 %, selon l’Insee. En 2007, la durée du travail en France était certes moins élevée qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais elle reste supérieure à celle de l’Allemagne. La tendance générale à la réduction de la durée du travail après-guerre tient tout d’abord au développement du salariat, accompagnant le déclin de l’emploi agricole. Jusqu’au milieu des années 60, le salariat constitue le principal vecteur de la réduction de la durée du travail dans les pays développés. À ce mouvement s’est ajouté l’amélioration des gains de productivité, qui a autorisé la diminution de la durée hebdomadaire collective et l’augmentation du nombre de jours de congé. En France, pour les salariés à temps complet, l’essentiel de la baisse s’est réalisé entre 1966 et 1982, la durée hebdomadaire ayant été ramenée d’environ 45,5 heures à 39 heures en 1982. Cette réduction a contribué pour 260 heures à la baisse de 337 heures de la durée annuelle moyenne dans la période.
À partir de 1973, la demande de travail s’est ralentie. Pour lutter contre le chômage, des mesures de temps partiel et de réduction du temps de travail ont été favorisées. De 1982 à 1998, ces deux dispositions ont concouru chacune à une baisse d’environ 40 heures de la durée moyenne. C’est à partir de cette période que la France se singularise dans ses modalités de réduction de la durée du travail, en privilégiant les 35 heures alors que d’autres pays choisissent le temps partiel. En 2007, 15 % des salariés en France travaillent à temps partiel contre 25 % en Allemagne et au Royaume-Uni.
La TVA dans la restauration a diminué de 19,6 % à 5,5 % au 1er juillet 2009 en contrepartie de l’engagement de baisser les prix et de créer des emplois. Selon l’Insee, si la baisse de la TVA était intégralement répercutée, les prix des produits concernés devraient baisser de 11,8 %, soit une réduction des prix de 6,7 % dans le secteur. On en est loin. Les prix dans le secteur ont baissé aux mois de juillet (– 1,1 %), août (– 0,2 %) et septembre (– 0,1 %), mais ils ont légèrement augmenté depuis. Sans diminution de la TVA, l’Insee estime que les prix dans ce secteur auraient progressé de 0,2 % par mois en moyenne. La baisse des prix estimée dans le secteur des cafés-restaurants atteint ainsi 2,4 % en décembre. Elle correspond à une répercussion sur les prix d’environ 30 % de la baisse de la TVA. Quant aux effets sur l’emploi dans le secteur, ils sont encore attendus.
Nouveau record en ce qui concerne le niveau des allégements de cotisations sociales. En 2008, l’Acoss les a évalués à 30,7 milliards d’euros, soit un bond de 13,1 % par rapport à 2007. Cette forte hausse tient à la montée en puissance de la loi Tepa en faveur du pouvoir d’achat permettant l’exonération de cotisation d’heures supplémentaires et le rachat de jours de RTT. Ces mesures, d’un coût de 2,9 milliards, expliquent l’essentiel de la hausse des exonérations par rapport à l’année précédente. Si on les ajoute aux exonérations de cotisations sur les bas salaires, 24,3 milliards ont été consacrés en 2008 aux mesures de soutien à l’emploi et au pouvoir d’achat. 2,3 milliards d’euros ont financé des mesures en faveur des contrats aidés. Enfin, les 4 milliards restants correspondent à des mesures d’allégement de charges dans certaines zones géographiques ou certains secteurs spécifiques.
