L’association Relais & Châteaux mise sur la formation et sur une fondation pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. Son président, Jaume Tàpies, explique sa stratégie.
Comment expliquer la pénurie de personnel qualifié dont souffre votre secteur ?
Il y a eu l’explosion du tourisme et l’ouverture de nouvelles destinations que les gouvernements n’avaient pas anticipées. Dubai en est un bon exemple. Et si certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse ont été très proactifs en matière de formation, d’autres, comme l’Espagne, n’ont rien vu venir. Quant à la France, elle pâtit du nombre phénoménal de ses professionnels qui sont partis travailler à l’étranger. Aujourd’hui, un bon pâtissier, un bon sommelier ou une réceptionniste qui parle quatre langues n’ont aucune difficulté à trouver un travail…
L’association Relais & Châteaux est partenaire de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Pour quelles raisons ?
Depuis longtemps Relais & Châteaux accueille chaque année 1 200 stagiaires issus des différentes écoles de formation hôtelière. Nous avons ainsi reçu de nombreux jeunes Québécois en stage. Les membres de l’association nous ont demandé d’aller plus loin en défendant aussi les intérêts de notre groupe au sein des écoles. Les grandes chaînes internationales recrutent des gestionnaires dont les formations hôtelières sont généralistes. Relais & Châteaux recherche plutôt des spécialistes des métiers, comme des cuisiniers ou des sommeliers. Nous nous sommes donc rapprochés de plusieurs réseaux, comme l’Institut du Québec,les 180écoleshôtelièresdu groupe Eurodip ou encore l’Institut Paul Bocuse pour participer en tant que conseil à l’élaboration de programmes mieux adaptés. L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec vient par exemple de lancer un nouveau programme d’excellence en gestion hôtelière internationale.
Vous venez de créer la Fondation Relais & Châteaux, dont la vocation est aussi de former. De quoi s’agit-il ?
Cette fondation sera opérationnelle en juillet. Elle veut promouvoir l’hôtellerie de charme et gastronomique et la dimension artisanale de ses métiers. Elle assurera la formation continue des 22 000 salariés du groupe, mais aussi celle de leurs formateurs. La cuisine a beaucoup évolué, elle est plus contemporaine et axée sur la santé : nos professionnels doivent se remettre en cause et s’adapter lors de stages de rafraîchissement.
