Plusieurs textes originaux émaillent la dernière livraison de Droit social. Notamment celui de Thierry Priestley, ancien secrétaire général de la Délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal, qui répond à Alain Supiot. Ce dernier soulignait que la justice sociale doit primer sur tous les autres critères dans l’organisation du commerce international. Thierry Priestley constate que beaucoup ont trouvé leur compte dans la libération des flux de main-d’œuvre au sein de l’Espace économique européen. Reste qu’il y a aussi des perdants. Et les conditions de l’équité et du progrès social pour tous ne sont pas remplies dans le cadre du marché intérieur européen des services. Thierry Priestley avance d’ailleurs des propositions pour introduire plus de transparence dans l’utilisation de prestataires étrangers.

Droit social, décembre 2009.

Un grand dossier sur Copenhague constitue le plat de résistance de la revue d’Olivier Mongin. Prenant l’exemple de la crise qui secoue l’automobile, Daniel Cohn-Bendit soutient l’idée selon laquelle la promotion du développement durable constitue la meilleure façon de défendre l’emploi. François Chérèque se montre plus circonspectet rappelle que « la remise en cause de mode de production pour répondre aux enjeux de préservation des ressources naturelles et ? desobriété énergétique ne peut ignorer les conséquences sur l’emploi ». Il reconnaît le fait que, sur ces ? matières, comme bien d’autres, « les intérêts des travailleurs des pays développés et des pays pauvres ne sont pas naturellement convergents ».

Esprit, décembre 2009.

Acteurs du secteur financier, Antoine de Salins et François Villeroy de Galhau se sont penchés sur l’encyclique papale Caritas in veritate, qui porte sur la mondialisation. Son relatif silence sur la finance les a interpellés. Mais ils y ont trouvé « l’analyse la plus développée de l’enseignement social de l’Église quant au rôle du marché, à ses avantages et à ses limites ». Benoît XVI dénonce le poids excessif du court terme par rapport au long terme, ces banquiers exégètes dégageant du message pontifical trois principes pour une finance durable : la responsabilité, l’humilité et la justice. Des valeurs qui ont encore du chemin à faire pour dominer dans les salles de marché…

Études, décembre 2009.

Apparu dans la dernière décennie du xx^e siècle, le new public management, mouvement qui s’inscrivait dans le cadre d’une profonde remise en cause du monopoledesservices publics, ne s’est pas avéré très probant. C’est toutefois le bilan qu’en tire Marjorie Jouen, qui plaide pour libérer les expérimentations et les innovations sociales au sein du service public. Le service public est capable d’innover tout autant, sinon plus que le privé, souligne la conseillère à Notre Europe, constatant que « les plus importantes innovations en matière de communication, d’énergie ou de bien-être ont été réalisées par l’État ». Futuribles, décembre 2009.