La fonction publique hospitalière s’attaque à l’attractivité des métiers et à la fidélisation de ses infirmiers. L’ANFH, l’Opca de branche, vient de boucler un vaste programme de formation dans deux régions.
Soucieuse de renforcer l’attractivité des métiers et de fidéliser les infirmiers du public, l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) a expérimenté un programme d’audits et de formations afin d’améliorer les conditions de travail en Languedoc-Roussillon et en Paca. La démarche a mobilisé 27 établissements volontaires autour de l’organisation du travail, du tutorat, de l’ergonomie et de l’activité physique.
Mis sur les rails en février 2008 sous l’impulsion des partenaires sociaux de la branche, le projet s’est achevé fin septembre 2009. L’Opca a apporté un soutien méthodologique. Libre aux hôpitaux et aux Ehpad de s’approprier ensuite la problématique selon leurs besoins.
Confrontés à un manque d’effectifs chronique, une lourde charge et un absentéisme important, 17 établissements ont planché sur l’organisation du travail. Pour favoriser l’intégration des jeunes infirmiers dans les services, six autres ont choisi de former 104 agents au tutorat pendant cinq jours. L’occasion de formaliser et d’harmoniser les traditionnelles pratiques de compagnonnage. « L’intégration des jeunes infirmiers demeure un enjeu fort pour les établissements, d’autant qu’il faut réfléchir au renouvellement des générations et à la transmission d’un certain nombre d’expertises », argumente Marc Dumon, délégué régional de l’ANFH en Paca.
Pour prévenir les risques de stress et de TMS, 19 établissements ont mis l’accent sur une formation de dix jours en ergonomie. 94 aides-soignants, infirmiers et cadres, en ont bénéficié. « Les hôpitaux ne peuvent pas recruter des ergonomes pour des raisons budgétaires, explique Nadine Durand, coordinatrice du projet. L’objectif est donc de former des référents capables d’analyser les situations de travail. »
Cofinancé à hauteur de 840 000 euros, notamment par l’ANFH et la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales, le projet a mobilisé 3 000 agents ; 198 ont été formés. Si un bilan précis est prématuré, Nadine Durand constate que « les établissements ont eu l’occasion de réfléchir au rythme de travail, au maintien dans l’emploi. Les formations en ergonomie ont aussi contribué à renforcer les collectifs de travail ». Espérant faire des émules, l’ANFH a publié trois livrets et créé un site Internet, Ergonomia. Cinq directions régionales envisagent de démultiplier l’opération.
