Dernière ligne droite pour Bernard Thibault ! Un peu plus de dix ans après avoir été propulsé à la tête de la CGT, le secrétaire général du premier syndicat français (en termes d’audience), 50 ans, sera confirmé sans difficulté pour un quatrième mandat de trois ans lors du 49e congrès, qui se tiendra du 7 au 11 décembre à Nantes. L’issue est plus que prévisible. Il n’y a jamais de challenger et la candidature du nordiste Jean-Pierre Delannoy, vent debout contre un syndicalisme d’« adaptation au capitalisme » calqué sur celui de la CFDT, était purement symbolique. De l’aveu même du porte-parole des opposants (minoritaires) à la ligne Thibault, qui sont aussi ulcérés par sa proximité avec l’Élysée.
Le positionnement de la centrale, son pas de deux avec la CFDT depuis la réforme de la représentativité en 2008, son rôle dans l’intersyndicale née de la crise n’en seront pas moins au cœur des débats sur la stratégie.
Comme l’ampleur des changements à initier pour assurer plus de présence sur le terrain. Les 654 000 adhérents comptabilisés, fin octobre, ont rendu inatteignable l’objectif du million de cartes en 2010. Autant dire que les nouveaux visages, issus de la réorganisation de la direction, retiendront toutes les attentions. Au regard de ce qu’ils diront de la succession future de Bernard Thibault et des nouveaux équilibres. Réduit à huit membres, respectant la parité hommes-femmes, le bureau voit sortir deux poids lourds : un artisan de l’ouverture (Jean-Christophe Le Duigou) et une tenante de la ligne contestataire (Maryse Dumas). Également renouvelée, la commission exécutive confédérale – l’organe de direction –, qui comptera toujours une cinquantaine de membres. Ce sera la première fois depuis 1999 que Bernard Thibault aura façonné la direction entièrement à sa main.
