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Idées

L’ultralibéralisme en état d’arrestation citoyenne

Idées | Culture | publié le : 01.11.2009 | A. F.

Dans son septième documentaire, Michael Moore épingle la mainmise des entreprises sur la démocratie US.

Attention, zone interdite ! Sous l’œil amusé des touristes, Michael Moore dévide, autour de la Bourse de New York, le rouleau de ruban jaune servant à délimiter les scènes de crime. Plus tôt, la caméra filmait sa tentative d’introduction dans les bureaux d’AIG, géant des finances, pour procéder à l’« arrestation citoyenne » du P-DG. Logique pour le réalisateur engagé, oscarisé et césarisé, qui dénonce le « hold-up financier » opéré via le plan Paulson, adopté par le Parlement américain en septembre 2008 pour sauver de la faillite les banques d’investissement… Mais Capitalism : a Love Story, son septième documentaire, n’est pas un énième film sur la crise. Le cinéaste y aborde le « sujet qui a occupé toute sa carrière » : « la mainmise des entreprises sur le quotidien des Américains », ou comment l’ultralibéralisme et le culte du profit ont dénaturé la démocratie américaine. Des conséquences néfastes – classe moyenne paupérisée, services publics démantelés – aux raisons (collusion politique), il déroule un fil classique. Avec sa patte, se mettant en scène, détournant images d’archives et de films. Non sans éviter les raccourcis. « En Allemagne, les syndicats, dit-il, élisent les conseils d’administration des entreprises, et les ouvriers ont leur mot à dire. » Bref, du pur Michael Moore mais essoufflé. Lui-même dit ne plus trouver ses actions drôles.

Capitalism : a Love Story (2 h 2), de M. Moore. Sortie le 25 novembre.

Auteur

  • A. F.