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Une femme à poigne pour moderniser l’Educ nat

Actu | Eux | publié le : 01.11.2009 | Stéphane Béchaux

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Une femme à poigne pour moderniser l’Educ nat

Crédit photo Stéphane Béchaux

Poussée vers la sortie par Pierre Mongin, le big boss de la RATP à qui elle faisait de l’ombre, Josette Théophile aurait pu raccrocher les gants. À 63 ans, d’autres auraient négocié leur chèque et goûté aux joies de la préretraite Assedic. Pas elle. « J’avais plutôt le projet de finir ma carrière à la RATP. Mais pas encore l’envie de cultiver mon jardin », confie l’ex-DGA chargée de l’innovation sociale de l’entreprise publique.

Les tomates attendront. Car la lauréate 2008 du prix du « DRH de l’année » s’attaque à un gros morceau. Un mammouth, même. Propulsée directrice générale des RH des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Josette Théophile doit désormais gérer les carrières de 1,3 million de salariés. « C’est 33 fois plus qu’à la RATP, en volume. C’est un enjeu d’avenir, je n’ai pas pu résister à ce challenge », avoue la première DRH de France, réputée grosse bosseuse et pugnace. Deux qualités indispensables, au vu de la feuille de route tracée par Luc Chatel et Valérie Pécresse, ses ministres de tutelle. En vrac : outiller les universités pour gérer efficacement leurs personnels, finaliser la réforme de la formation initiale des enseignants, revaloriser les carrières des profs et faciliter les mobilités professionnelles…

« Luc Chatel attend d’elle qu’elle renouvelle la GRH de l’Éducation nationale. Mais, quelle que soit son habileté politique, sa non-connaissance technique des dossiers ne va pas simplifier sa tâche », prévient Gérard Aschieri, leader de la puissante FSU.

La perspective n’effraie pas cette diplômée en philo et relations du travail qui, contrairement à tous ses prédécesseurs, n’est pas du sérail. « J’ai le goût du défi, des dossiers réputés difficiles, voire impossibles », assure cette battante qui, raquette de tennis en main, s’agace d’être dépassée par sa fille de 20 ans. « Que ce petit bout de femme soit resté dix-neuf ans dans une entreprise aussi macho que la RATP, c’est extraordinaire ! Ça en dit long sur sa force de caractère », confirme, admiratif, Didier Larrigaldie, délégué central FO de son ancienne maison.

À son bilan, quelques réformes majeures. Comme la mise en œuvre d’une alarme sociale dans une Régie minée par les conflits locaux. Ou la remise à plat des augmentations à l’ancienneté, échangées contre un treizième mois. Sans oublier la réforme du prétendu intouchable régime spécial de retraite. « Quand elle a une idée, elle n’en change pas. Sa conception de la négo, c’est de soumettre ses interlocuteurs à sa volonté », critique Philippe Touzet, de SUD RATP. Voilà les syndicats d’enseignants prévenus.

JOSETTE THÉOPHILE

63 ans.

1973-1976

Responsable du service formation de Lesieur Cotelle.

1978-1984

DG du Centre de formation supérieure au management.

1984-1990

Directrice de la formation de Bull.

1990-2009

Entre à la RATP. DGA chargée de l’innovation sociale en 1999.

Auteur

  • Stéphane Béchaux