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Le journal des ressources humaines

Corriger les inégalités entre chômeurs

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.10.2009 | A.-C. G.

Le chercheur Marc Ferracci analyse l’impact de la loi sur l’accès des demandeurs d’emploi à la formation.

Les demandeurs d’emploi ont-ils aujourd’hui accès à la formation professionnelle comme les salariés ?

Selon les études de la Dares, leur taux d’accès à la formation est moitié moindre que celui des salariés. Lorsqu’on regarde dans le détail, on retrouve par ailleurs les mêmes inégalités que vivent les salariés face à la formation : inégalité d’accès entre les chômeurs les moins diplômés et les plus diplômés, inégalité d’accès également entre ceux qui sont indemnisés et ceux qui ne le sont pas.

Quels sont les principaux freins ?

Pour accéder à la formation, les demandeurs d’emploi doivent réaliser un véritable parcours du combattant. Une fois la prescription d’un bilan de compétences par les agents de Pôle emploi, le chômeur est souvent livré à lui-même. Il doit identifier seul la formation dont il a besoin ainsi que le prestataire. L’autre frein, c’est la faible appétence des actifs les moins qualifiés pour la formation.

La future loi va-t-elle corriger ces inégalités ?

Ce qui me paraît fondamental, c’est de s’assurer que la loi rompt avec les pratiques antérieures et répare les inégalités entre demandeurs d’emploi indemnisés et non indemnisés. A priori, le seul élément qui puisse y contribuer, c’est le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Les publics ciblés, chômeurs non indemnisés, bénéficiaires du RSA, etc., sont les bons. Mais il reste encore de nombreuses incertitudes, par exemple concernant sa gouvernance. Quel sera le rôle du service public de l’emploi ? De nombreux points sont renvoyés à la publication de décrets et à la négociation paritaire, d’autres ne sont pas suffisamment précis concernant les modalités de financement.

Avec l’ANI de janvier 2009 dont s’inspire la loi, les partenaires sociaux participent au financement de la formation des demandeurs d’emploi. Est-ce une avancée ?

Le chômage génère des effets collatéraux qui dépassent les partenaires sociaux. Ils gagneraient à se recentrer sur leur métier : le public des salariés. Les demandeurs d’emploi gagneraient à être mieux pris en charge par l’État et les autres collectivités publiques comme les régions. Le principal enjeu est finalement de mettre Pôle emploi en ordre de marche très rapidement.

Auteur

  • A.-C. G.