La terreur des patrons lyonnais, c’est lui. À l’orée de la soixantaine, Pierre Masanovic reste un pur, qui n’a rien renié de ses engagements en faveur des travailleurs. En 1980, alors militant communiste, le jeune avocat intègre le cabinet d’Ugo Iannucci et Pierre Lenoir , deux ténors du barreau aujourd’hui retraités. « À l’époque, le droit du travail n’était assuré que par des avocats engagés. C’était une matière dévalorisée, et non rémunératrice », rappelle l’intéressé. Trente ans plus tard, ce cégétiste de cœur, de père yougoslave et de mère stéphanoise, travaille toujours dans la même structure, qui compte 12 avocats. Réputé pour sa rigueur et ses formules cinglantes, Pierre Masanovic fait souvent mouche. Bosch, Renault Trucks, Thomson, NextiraOne…, nombre d’entreprises en gardent un souvenir cuisant. Parmi ses faits d’armes, des arrêts marquants sur les obligations de reclassement en cas de plans sociaux. « On a mis quinze ans à purger toutes les questions portant sur les licenciements économiques », rappelle l’avocat. Qui, aujourd’hui, explore de nouveaux champs, comme ceux des discriminations ou de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.