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Le journal des ressources humaines

Désillusions dans l’informatique

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.06.2009 | D. A.

Pour former une soixantaine de demandeurs d’emploi au business intelligence, Pôle emploi a investi 300 000 euros. Sans imaginer un retournement du marché.

Lorsque, il y a un an, Pôle emploi Ile-de-France et l’école d’ingénieurs Efrei ont signé un accord pour former une soixantaine de chômeurs aux solutions de business intelligence de l’éditeur SAS, ils jouaient sur du velours. Les SSII partenaires de SAS manquaient de personnel. Et Pôle emploi, qui cherchait à remettre le pied à l’étrier à des demandeurs d’emploi en finançant des formations efficaces, n’avait pas hésité à lâcher 300 000 euros. Les stagiaires sélectionnés étaient assurés d’avoir un emploi en CDI à l’issue de la session chez l’une des 100 SSII partenaires. La promesse n’était pas fausse. Pour autant, les premiers stagiaires déchantent. Trois semaines après la fin de la formation, aucun des 18 chômeurs n’avait encore signé de contrat. La crise est passée par là. Le turnover dans les SSII partenaires a fondu. De 30 % par an, il est aujourd’hui à zéro. Ensuite, les entreprises préfèrent y réfléchir à deux fois avant d’embaucher. « Elles augmentent leur sélectivité et recherchent des candidats déjà en poste », déplore Andreas Topp, responsable des partenariats d’entreprises à l’Efrei. Les stagiaires ne sont pas désespérés. À l’instar de Nathalie Champeaux, par exemple, qui reste confiante : « La formation développe un programme très ambitieux. Elle nous rend opérationnel et donne le goût d’aller plus loin », témoigne-t-elle.

Tous les intervenants de ce partenariat préparent des aménagements. Les SSII qui s’étaient engagées à recruter ont tout de même reçu des candidats, dans la perspective de jours meilleurs. L’Efrei ne relâche pas la pression pour valoriser les compétences de ses stagiaires. Mais, dorénavant, elle sera plus sélective. « Certains demandeurs d’emploi, en arrivant en formation, se mettent en mode étudiant. Ils ne répondent pas aux sollicitations des entreprises », reconnaît Andreas Topp.

Pour les trois sessions à venir, Pôle emploi entend intervenir davantage, « en soutenant les stagiaires dans leur recherche d’emploi durant la formation et en veillant à ce que les entreprises partenaires tiennent leurs engagements », assure Silvino Ramos, de Pôle emploi. Et même si le service public de l’emploi assujettit le financement intégral de la formation au recrutement des stagiaires, la sanction financière n’affectera pas drastiquement l’Efrei : « Il y aura une pondération de notre évaluation pour cause de crise », concède le responsable. Une expérience à méditer.

Auteur

  • D. A.