Pur produit de l’échec scolaire », selon ses propres mots, Abdel Belmokadem tient sa revanche. À 41 ans, cet ex-boxeur dirige Nes et Cité, un cabinet spécialisé dans la médiation et la promotion de la diversité. Fondée en 2001, la structure, qui compte huit permanents et une trentaine de consultants formateurs externes, intervient auprès des collectivités territoriales et des entreprises. « Nos techniques de gestion des conflits sont applicables dans tous les métiers de la relation avec les clients. Pas seulement dans les cités », assure Abdel Belmokadem, en bon commercial. Et celui-ci de revendiquer « 15 000 personnes formées dans toute la France ».

Bombardé « médiateur », en 1990, lors des émeutes de Vaulx-en-Velin, l’ex-animateur bénévole du centre social n’a pas déserté sa ville d’origine. Il y a installé son entreprise qui, de la médiation, a élargi son activité à la diversité. À son crédit, notamment, trois opérations de recrutement organisées dans les loges du stade de football de Gerland et une dans celles du Stade de France. « On crée les conditions de la rencontre entre jeunes et entreprises. Il y a du talent dans les quartiers », martèle le patron citoyen. Un message que les employeurs commencent à entendre. Sauf que la crise ne facilite pas les recrutements…