La loi du 23 mars 2006 donne jusqu’à fin 2010 aux entreprises pour résorber les écarts de salaire entre hommes et femmes. Axa France a pris les devants et tente de corriger le phénomène depuis 2004. « Chaque année, le service RH passe les rémunérations en revue au printemps, pour aboutir à des ajustements éventuels en juillet », explique Didier Aujoux, directeur finances et analyses RH chez Axa France.

De 2006 à 2008, 1 million d’euros ont ainsi été répartis entre 500 personnes. Les montants attribués varient de 2 200 à 3 000 euros de salaire brut annuel. « J’ai été augmentée de 8 % en 2006, puis de 3 % en 2007 », explique Isabelle Raguénès, chef de projet RH.

Mais repérer un écart de salaire n’est pas simple. Il faut tenir compte des différences d’âge et d’ancienneté sur un même type de poste. Les « injustices » sont ensuite traitées suivant un ordre de priorité établi par une commission de suivi composée de responsables RH et de managers. L’ajustement s’applique d’abord aux spécialistes que l’entreprise souhaite fidéliser, en particulier dans les métiers de la souscription. Et la performance individuelle vient accélérer ou ralentir la prise en compte du dossier. Mais les fonctions commerciales – 40 % des 10 000 salariés d’Axa France – ne sont pas concernées.

Très complexe, cette correction ne fait pas l’objet d’une communication interne intensive. De peur de susciter des attentes trop fortes. « J’ai appris mon augmentation par surprise, en rentrant de vacances », assure Isabelle Raguénès. « Nous avons simplement écrit à tous les managers de proximité afin de les sensibiliser », précise Didier Aujoux. Dans les trois prochaines années, 1,2 million d’euros devraient être consacrés à réduire les écarts, à raison d’environ 200 bénéficiaires par an. Reste à savoir si l’entreprise sera prête pour 2010.