Dans une attaque en règle contre la gestion de la SNCF, l’auteur dénonce la séparation de la SNCF et de RFF, où il décèle surtout une opération de bonneteau pour débarrasser le transporteur de sa dette. Il stigmatise comme une « pure folie » ce qu’il appelle l’« inflation de lignes à grande vitesse ». Le livre est enfin une condamnation de la gestion de Guillaume Pepy. Pour Pascal Perri, c’est l’ambivalence des missions de la SNCF qui serait pour beaucoup dans « la conflictualité sociale radicale qui y subsiste ».

SNCF, un scandale français, Pascal Perri. Éd. Eyrolles. 132 pages, 15 euros.

Un banquier anonyme raconte la crise financière telle qu’il l’a vécue « de l’intérieur ». Subprimes, produits exotiques, délits d’initié, hedge funds, on retrouve tous les mots de la crise qui nourrissent un récit au ton insolent mais sans grande substance.

Confessions d’un banquier pourri, Crésus. Éditions Fayard. 234 pages, 17,90 euros.

Norbert Alter, le sociologue du travail, se livre à une critique sans concession du management moderne. Il estime que « le lien social se trouve entamé par les pratiques de rationalisation des entreprises ». Pour compenser ou corriger ce travers se sont multipliés les fêtes ou les clowns d’entreprise, qui tiennent plus du placebo. Pour Norbert Alter, la priorité des priorités est de favoriser les échanges sociaux à l’intérieur des entreprises. Il développe la notion de « socialisation des émotions », fort utile pour comprendre les nouvelles formes de conflits que nous vivons aujourd’hui.

Donner et prendre : la coopération en entreprise, Norbert Alter. Éd. La Découverte. 230 pages, 20 euros.

Pourquoi avons-nous autant de mal à être « efficaces ensemble » ? Tel est le thème du livre de Jean-Pierre Segal, professeur des Pont et Chaussées, qui se fixe pour objectif d’« explorer les conditions dans lesquelles peut être relevé, en France, le défi que constitue l’organisation de coopérations efficaces entre des salariés à défendre l’idée qu’ils se font d’un exercice honorable de leur métier ». L’ouvrage tire quelques enseignements, et notamment celui-là : « Les incantations blâmant les Français d’être tombés dans une culture dramatiquement mal adaptée aux exigences de notre environnement économique résistent mal à l’examen concret du fonctionnement élémentaire de nos organisations. »

Efficaces ensemble : un défi français, Jean-Pierre Segal. Éditions Seuil. 224 pages, 18,50 euros

C’est à la mode en ce moment : traquer les erreurs managériales qui nous ont conduits dans la crise actuelle. Les auteurs recensent les domaines qui peuvent se révéler des pièges à dirigeants. Le droit, bien sûr, prolifique, qui s’invite parfois par des voies détournées, avec notamment la multiplication des autorités administratives indépendantes. Mais il y a aussi les problèmes de gouvernance, la comptabilité, le manque d’éthique et aussi l’abus des contrôles. Une synthèse salutaire.

Pourquoi les managers se trompent-ils ?, sous la coordination de Christine Noël et de Bernard Gumb. Éditions Gualino. 290 pages, 28 euros.