Pointée du doigt pour ses conditions de travail dégradées, la grande distribution peine à remonter la pente. Le secteur connaît même une hausse du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles liées à des troubles musculo-squelettiques (TMS). Une tendance à laquelle les 614 magasins Champion, rebaptisés Carrefour Market, n’échappent pas : entre 2006 et 2007, les jours d’absence pour accident du travail ont crû de 13,4 %. Soucieux d’améliorer les résultats de l’enseigne, direction et syndicats sont sur le point de conclure un accord triennal sur la santé au travail. « Il y avait un intérêt mutuel. En travaillant sur la prévention des risques, on diminue, aussi, les coûts de l’absentéisme », explique Marc Veyron, le DRH.

Le texte prévoit la rédaction d’un « questionnaire de référence », élaboré conjointement par une commission paritaire et la médecine du travail, portant sur le « ressenti » par les salariés de leurs conditions de travail ainsi que sur la mise en place d’indicateurs permettant de « mieux connaître et comprendre » les maladies professionnelles. Des outils que l’entreprise utilisera pour bâtir des modules de formation et mener des actions correctives susceptibles d’améliorer le bien-être au travail. « On va particulièrement former les directeurs de magasin à l’analyse et à la prévention des risques professionnels », promet le DRH. L’accord ne s’en tient pas aux risques physiques.

À la demande pressante des syndicats, il porte aussi sur le stress professionnel, le harcèlement moral et les agressions des clients.