Continental à Clairoix, Sodimatex à Crépy-en-Valois, Lajous à Compiègne, Rieter à Remy… Les noms des équipementiers automobiles touchés de plein fouet par la crise s’égrènent comme un chapelet. L’effet est d’autant plus dévastateur que toutes ces entreprises se situent sur le même territoire : l’Oise. Pour amortir le choc, le gouvernement vient de nommer un commissaire à la réindustrialisation, Claude Trink, l’un des 10 missi dominici envoyés dans les régions les plus touchées. C’est un spécialiste que Raymond Soubie, conseiller social de l’Élysée, est allé chercher pour ce poste qui réapparaît périodiquement dans le paysage administratif en cas de crise. Claude Trink était encore, l’an dernier, P-DG de la Sofirem, filiale de Charbonnages de France spécialisée dans la réindustrialisation des régions minières, rachetée, depuis, par le Groupe Alpha. « Se soucier de l’avenir industriel d’un territoire est une spécificité bien française, explique cet X-Mines. Les Charbonnages de France ont été un précurseur. Entre 1967 et 2008, l’entreprise a accompagné la création d’environ 170 000 emplois. » La Sofirem a naturellement été très active en Lorraine, mais Claude Trink a aussi œuvré à la réindustrialisation du Calvados entre 2002 et 2005 après la fermeture du site Moulinex de Cormelles-le-Royal.

Sa nouvelle mission, il la résume en une phrase : « Il s’agit d’abord de créer un réseau de confiance entre tous les acteurs du développement : chefs d’entreprise, élus, collectivités, syndicats, organismes de financement, de recherche, de formation, administrations, organismes consulaires, agences de développement… » Pour cet expert du genre, « ce qui fait la différence dans les opérations de réindustrialisation, c’est la cohésion ou l’absence de cohésion des différents acteurs du territoire. Mes premiers contacts dans l’Oise sont encourageants ».

« Cette nomination est une très bonne nouvelle, souligne Alain Petitjean, directeur général de Sémaphores, la structure qui a fusionné Sofirem et Sodie au sein du Groupe Alpha.

Claude Trink est un homme exigeant. Il aime passionnément ce métier. Il connaît parfaitement le monde de l’industrie, celui de l’entreprise et de son financement. » Le financement est d’ailleurs l’une des principales préoccupations du commissaire à la réindustrialisation, même si une enveloppe de 110 millions d’euros est dégagée dans la loi de finances 2009. « Je dois veiller à ce que l’apport des fonds publics soit relayé par les banques. » Un vrai défi vu la frilosité des établissements bancaires à l’heure actuelle !

57 ans.

Diplômé de l’X et des Mines de Paris.

FONCTION

Commissaire à la réindustrialisation de l’Oise.

2002

P-DG de la Sofirem, société de réindustrialisation, filiale de Charbonnages de France.

2008

Membre du conseil général des Mines.